Le mystère de l'origine de la petite colonie des macaques du rocher de Gibraltar, seuls singes à vivre en liberté en Europe, a finalement été percé par des généticiens qui ont déterminé qu'ils descendaient de deux lignées distinctes, en Algérie et au Maroc, selon une étude publiée, hier, lundi. «Notre projet visait à tester des méthodes de conservation génétique des espèces menacées», a expliqué un primatologue, qui a dirigé cette recherche. «La colonie de macaques de Barbary de Gilbratar offre un exemple idéal d'isolement génétique d'une petite population, phénomène de plus en plus fréquent parmi les primates à l'état sauvage en raison de la fragmentation des forêts» résultant de l'activité humaine, a-t-il ajouté. Ce scientifique s'est également dit surpris par le haut degré de variation génétique chez les macaques de Gibraltar qui, selon lui, s'explique par le fait qu'ils descendent de deux lignées distinctes de population en Algérie et au Maroc. Les quelque 200 macaques avaient presque totalement disparu en 1942 et le Premier ministre britannique d'alors, Winston Churchill, ordonna de tout faire pour reconstituer leur population. Cette décision, expliquent les chercheurs, était basée sur la croyance populaire que la Grande-Bretagne perdrait Gibraltar si les macaques venaient à disparaître.