Actions Trois sites, faisant partie du patrimoine historique de la région, ont été récemment proposés pour figurer dans le classement des biens culturels à protéger et à restaurer. Le recensement effectué par la commission des biens culturels de la wilaya a permis de collecter des données attestant de la valeur de trois sites historiques : le mausolée de Syphax (202 avant J.-C.), la mosquée de Sidi Yakoub datant du XIVe siècle et l?île de Rachgoun où la présence de l?homme remonte à la préhistoire (période Atérienne). Situés dans un périmètre autour de Oulhaça, à quelques kilomètres seulement l?un de l?autre, ces trois sites renferment une bonne part de l?histoire millénaire de cette région, à l?ouest de Aïn Témouchent. Le mausolée de Syphax domine la vallée jusqu'à son embouchure dans la mer, à quatre kilomètres à vol d?oiseau. Construit sur le mont Skhouna, à 300 mètres d?altitude, c?est l?un des vestiges les plus visités de la région comme le sont ceux de Siga, l?ancienne capitale de son royaume. L?ouvrage, qui devait être son tombeau, n?était son décès pendant son exil italien, fut réalisé deux siècles avant Jésus-Christ, à l?époque de Juba I, selon différents auteurs tels que Vulmot et De Jardin et d'autres documents d?histoire cités dans la bibliographie d?accompagnement de la commission. De forme conique, le mausolée a été surnommé Karkour Aaraïs depuis qu?il est devenu un lieu que les nouveaux mariés ont pris l?habitude de visiter en le contournant plusieurs fois, sans doute pour leur porter chance. Aujourd?hui, livré aux aléas du temps et aux dégradations, il demeure l?un des derniers témoins d?une civilisation disparue. Non loin de ces vestiges, une construction plus récente est relativement bien conservée. Il s'agit de la mosquée de la zaouïa de Sidi Yakoub, construite en 1338 sur le modèle andalou de Tlemcen et de Fès. Elle est encore ce lieu de culte destiné aux exégèses et à l?éducation religieuse, un endroit où les passagers peuvent se reposer et se restaurer avant de reprendre leur route. La mosquée a joué un rôle non négligeable pendant la résistance de l?Emir Abdelkader, notamment lors de la bataille du 25 avril 1836 menée contre les forces coloniales du général Arlange et, plus récemment, durant la lutte de Libération nationale. Elle était considérée comme un lieu de savoir linguistique et religieux, un pilier dans la sauvegarde de l?honneur et du patrimoine foncier. Enfin, à l?ouest de Beni Saf, se trouve l?île de Rachgoun qui pourrait profiter d?un classement comme patrimoine historique, mais aussi naturel. La présence de l?homme sur ce rocher, éloigné de quelques brassées seulement du littoral, remonterait à 30000 ans, selon des ossements retrouvés dans un cimetière datant de la préhistoire et des objets de plus de 4000 ans. La Illa, comme elle a été baptisée par les gens de la région, fut visitée par des aventuriers (El-Bakri) ; elle a été également occupée par les soldats de l?armée française qui y implantèrent un casernement. Ce monticule de 26 hectares, où viennent nidifier des espèces d?oiseaux migrateurs, abrite, depuis 1879, un phare de 80 mètres, réputé dans la région.