De notre correspondant à Tizi Ouzou Malik Boumati Le patrimoine historique, archéologique et culturel de la wilaya de Tizi Ouzou n'est plus à démontrer. Des demeures d'anciens leaders nationaux aux activités traditionnelles ancestrales, en passant par les traces indiscutables de vie datant de milliers d'années, les exemples ne manquent pas dans les quatre coins de la wilaya. Les services de la direction de wilaya chargée de la culture ne peuvent que le confirmer, puisque ces derniers jours, il est question de célébrer le mois du patrimoine avec d'intenses activités, agrémentées d'expositions et de conférences mais aussi de visites guidées vers les localités où les vestiges du passé sont encore présents. Il est quand même dommage pour l'économie locale que toute cette richesse ne soit pas exploitée au profit de la wilaya et de sa population. Les pouvoirs publics en sont encore au stade du recensement et des propositions au classement. Les stèles libyques d'Ifigha (Azazga), les thermes romains d'Ath R'houna (Azeffoun), les villages traditionnels d'Ath El Qaïd (Agouni Gueghrane) et Ichikar (Makouda), les bordjs turcs, la maison des Ath Kaci (Tizi Ouzou) et tous les objets racontant l'histoire millénaire de la région ne sont pas exploités de façon optimale. Tizi Ouzou ne tire pas profit économiquement de son patrimoine dont personne n'ignore la richesse. Une richesse qui varie selon l'ancienneté et la catégorie d'où l'on peut tirer d'autres témoins de l'histoire, plus récente de la wilaya, comme les maisons où ont grandi deux grandes figures de la guerre de libération nationale : Abane Ramdane et Krim Belkacem, à larba Nat Iraten pour le premier, et Ath Yahia Moussa, pour le second, celle de Lalla Fadhma N'Soumeur (Iferhounène), le siège de l'ancienne mairie de Tizi Ouzou datant de la fin du 19e siècle, et Fort National (Larba Nath Iraten). Tous ces vestiges qui témoignent des périodes de l'histoire des localités de la wilaya de Tizi Ouzou ne peuvent que susciter la curiosité des touristes, si leur classement et leur mise en valeur deviennent, un jour, une réalité. Pour parvenir à rentabiliser économiquement le patrimoine culturel, historique et archéologique de la wilaya de Tizi Ouzou, la volonté politique est un préalable primordial dans l'action des pouvoirs publics comme première étape. Vu la façon dont a été célébré le mois du patrimoine, cette année, on est tenté d'avancer que cette volonté politique existe bel et bien. De riches expositions et des conférences ont marqué la célébration du mois du patrimoine, organisée par la direction de la culture de cette wilaya. Son directeur, El Hadi Ould Ali, a dirigé de nombreuses visites guidées vers plusieurs sites historiques et archéologiques à travers la wilaya. Des sites classés ou proposés au classement en tant que patrimoine national font l'objet de visites intenses pour faire constater les campagnes de restauration et de réhabilitation, censées confirmer l'existence de la volonté politique de remédier à la situation d'abandon que vivent les sites en question depuis plusieurs années. Il faut dire que le prédécesseur de l'actuel directeur a effectué un travail formidable, en compagnie d'un grand nombre de jeunes archéologues, recrutés dans le cadre du pré-emploi. De nombreux sites et objets archéologiques seront découverts grâce à la mobilisation de ces jeunes diplômés. Des sites qui seront peut-être exploités si les pouvoirs publics vont jusqu'au bout de leur action en faveur du patrimoine culturel, historique et archéologique de la wilaya. A partir de là, on pourra chercher les moyens d'attirer les touristes, notamment étrangers, et donner un coup de fouet au développement économique de la wilaya. Mais, là, ce sont d'autres paramètres qui seraient pris en compte, comme la politique touristique du gouvernement qui traîne la patte depuis des années, au niveau de la wilaya.