Une fillette kidnappée à Alger a été libérée grâce à l?intervention menée conjointement par les éléments de la police judiciaire de Dar El-Beïda et de la police judiciaire de la subdivision Est. «Jeudi dernier, nous avons reçu un père abattu moralement, venu déposer plainte contre les ravisseurs de sa fille, L. S., âgée de 7 ans. A 12h, il a commencé à s?inquiéter, sa fille n?ayant pas donné signe de vie. Il s?est rendu à son école et là il a appris que son enfant n?y était pas allée», a indiqué Kader Zizoui, chef de la brigade de police judiciaire de Dar El-Beïda, lors d?un point de presse animé hier au commissariat central. Quelques heures plus tard, le père reçoit un appel téléphonique des ravisseurs qui exigent une rançon d?un demi-milliard de centimes. «Le père, un commerçant aisé, a reconnu, parmi les ravisseurs, la voix d?un de ses employés. Nos éléments se sont d?emblée adressés au procureur du tribunal d?El-Harrach qui leur a donné carte blanche pour intervenir. Nous avons alors établi un plan d?action et nous nous sommes dirigés vers l?Est algérien, suivant les communications des ravisseurs», ajoute l?orateur. Un ami de la famille propose son aide : il sera l?intermédiaire entre les ravisseurs et le père. «Les kidnappeurs ignoraient que nous étions en contact avec le père. Nous avions alors pris toutes les mesures nécessaires, le véhicule de notre intermédiaire a été équipé. Nous écoutions toutes ses communications avec les ravisseurs et il agissait selon nos instructions», indique M. Zizoui. Ainsi, les ravisseurs guident ce citoyen par téléphone, arrivé au niveau de l?autoroute qui mène vers Bouira, ils lui demandent de s?arrêter, car une personne viendra chercher l?argent et ramener la fille. «Après 45 minutes d?attente, les ravisseurs ordonnent à l?intermédiaire de se diriger vers El-Eulma. Personne n?est venu chercher la rançon», explique encore le chef de la brigade de police judiciaire. A El-Eulma, à 40 km du centre-ville, les deux ravisseurs ordonnent, une nouvelle fois, à l?intermédiaire de s?arrêter dans un endroit désert, une montagne dénudée. Là, les policiers passeront deux heures à essayer de convaincre les ravisseurs de libérer la fillette. En vain. Ensuite, un autre plan est mis en place : l?intermédiaire affirme aux ravisseurs qu?il rebrousse chemin après une longue et vaine attente. Les deux malfrats se doutent de quelque chose, ils décident alors d?abandonner la fille dans un hangar. «La fille a été récupérée saine et sauve, elle est sous le choc, elle a été prise en charge par notre psychologue. C?est une affaire embarrassante et émouvante. Nous étions angoissés, le moindre faux pas pouvait être fatal. Notre priorité était de ramener la fillette saine et sauve à ses parents», conclut Kader Zizoui.