La moudjahida Louisette Malika Ighilahriz est décédée, hier soir, à l?âge de 69 ans. Le destin a voulu que cette avocate de formation, qui n?a pas cessé de dénoncer la torture pratiquée par l?armée coloniale pendant la Guerre de Libération, nous quitte le jour du 60e anniversaire des massacres de Kherrata, Guelma et Sétif. Incontestablement, c?est le témoignage de cette combattante qui a relancé et accéléré le débat sur les exactions commises par l?armée française en Algérie. Dans un livre intitulé Algérienne publié en 2001, Louisette Ighilahriz racontait notamment les sévices qu?elle a subis pendant 2 mois et demi avant d?être sauvée par un médecin militaire. Elle a notamment affirmé, alors qu'elle était torturée à la 10e division parachutiste à Alger, avoir vu sur son lieu de détention le général Massu et le lieutenant-colonel Bigeard. Louisette Malika Ighilahriz est née le 22 août 1936 au Maroc. Engagée à 21 ans dans la Guerre de Libération alors que la Bataille d?Alger bat son plein, elle fuit au maquis, car elle est recherchée en ville. Le 28 septembre 1957, la jeune femme est grièvement blessée dans une embuscade tendue par l?armée française. Rapatriée d?urgence dans un hôpital, elle passera plus de deux mois dans les locaux de la 10e division parachutiste. Louisette Ighilahriz sera inhumée aujourd?hui au cimetière de Dély Ibrahim, indique l?APS, citant une source du ministère de la Culture. La levée du corps de la défunte devait se faire du domicile familial sis au Lotissement Extension les Pins lot numéro 3, rue Idir-Amelal, El-Biar. Que Dieu accorde à la défunte sa Sainte Miséricorde et l'accueille en Son Vaste Paradis.