Un nombre important de victimes qu?entraîne la migration clandestine en Méditerranée ainsi que les conditions extrêmement dangereuses et inhumaines dans lesquelles se trouvent quotidiennement les clandestins ? dont un nombre conséquent de femmes et de mineurs ? est constamment enregistré. Souvent, les victimes sont soumises à des abus sexuels et à la prostitution forcée moyennant la permission de transiter. «L?émigration devient de plus en plus féminine. Les femmes ne migrent pas seulement pour accompagner leur conjoint, mais elles se déplacent le plus souvent seules ou accompagnées de leurs enfants», a déclaré Luc Demaret, représentant du bureau pour les travailleurs au sein du Bureau international du travail (BIT, Genève). Selon lui, le taux de ces femmes migrantes atteint 50% de la migration totale, soit 40 millions dans le monde sur un total de 86 millions. «Elles sont dans une situation doublement vulnérable du fait de leur statut de migrante mais aussi de leur statut de femmes. Elles sont victimes de trafics dans certains pays. Il convient donc de leur accorder une attention particulière dans les secteurs», a-t-il poursuivi. Le représentant de l'OIT auprès de l'Organisation des Nations unies, Gareth Howell, a fait remarquer que «les restrictions de plus en plus rigoureuses à l'immigration accroissent le trafic de migrants, qui s'accompagne souvent de conséquences tragiques pour les personnes». L'Organisation des Nations unies estime que le nombre de femmes introduites clandestinement chaque année dans les pays de l'Union européenne et certains pays d'Europe centrale se situe entre 300 000 et 600 000.