Constat Ici la délinquance peut être un héritage familial. De nombreuses familles sont impliquées dans des affaires de vol, d?agression et de drogue. Parfois, tous les membres sont écroués et jetés en prison. «Ici, les gens assaillent avec des poignards de boucher et des sabres qu?ils dissimulent dans le bas du pantalon, entre les jambes, pour agresser. Généralement, ils choisissent les filles, elles sont plus vulnérables. Celles qui leur résistent peuvent être tuées sur le coup !», déclare un gendarme. «Je me souviens bien de cette jeune fille qui se rendait à l?université et qui a été agressée en cours de route à 6h, il y a quelque temps. Ses deux agresseurs voulaient son portable. Elle a résisté. Savez-vous ce qu?ils lui ont fait ? Ils lui ont sauvagement balafré le visage ! C?était horrible, la pauvre !», ajoute tristement notre jeune orateur en poussant un long soupir : «Ce que l?on voit tous les jours ! Si vous viviez cela, vous pourriez écrire des pages et des pages dans votre journal.» Son collègue, un jeune au visage bistré, les yeux rivés sur le volant, acquiesce, puis enchaîne : «Les agresseurs sont violents et dangereux. Notre tâche n?est pas facile !» La Tata, marque du véhicule de la gendarmerie, démarre. Direction : Hai Sabah, un quartier mal famé de 60 000 habitants. Les gendarmes s?arrêtent devant une cafétéria de fortune, il est à peine 9h 30. Dès qu?ils descendent de la voiture, ils procèdent, sans aucun préavis, à la fouille des clients. «Il faut surprendre les délinquants.» Des badauds se massent, ils ne comprennent pas ce qui se passe ! Quelques minutes plus tard, l?on embarque un jeune, il avait un cutter dans ses poches. «Il y a deux ans, nous ne pouvions pas mettre les pieds dans certains quartiers, comme à El-Seddikia. Les habitants nous jetaient des pierres, on ne voulait pas de notre présence. Dans certaines ruelles, particulièrement près des cités universitaires, les filles ne pouvaient pas circuler le soir. Actuellement ça va, nous maîtrisons la situation. Les délinquants les plus dangereux sont en prison», ajoute notre orateur. Comme les quartiers les plus chauds, ici, les familles de délinquants sont connues : les Bayza, les Benboudissa, les Zengaba? Souvent, il y a une complicité familiale. «Lorsqu?on opère, les parents couvrent leurs enfants, s?ils trouvent du kif ou autres, ils ne le disent jamais. La famille Bayza compte deux filles qui ont réussi, elles sont avocates et deux garçons délinquants connus par nos services. Si les deux frères sont mis en prison, leurs s?urs s?empressent de leur trouver des avocats. C?est paradoxal non !», ajoute le gendarme en précisant que les Benboudissa et les Zengaba sont des familles qui sont actuellement sous les verrous.