Constat Le Salon national du livre est une opportunité pour évaluer l?état du livre en Algérie. Les professionnels de l'industrie du livre, participant au salon qui s'étalera jusqu?au 13 mai, ont expliqué le faible taux de participation des maisons d'édition privées et autres exportateurs de livres, dont le nombre est passé de 70 en 2004 à seulement 47 en 2005 à cause de la hausse des droits de participation. Le vice-président du Syndicat national des éditeurs du livre, Hacen Ben Naâmane, a estimé que la coïncidence de ce rendez-vous culturel avec l'ouverture du Salon du livre d?Oran, le 10 mai prochain, figure parmi les raisons de la faible participation à la 5e édition de ce salon. Le représentant de Casbah Editions a appelé les organisateurs de cette manifestation culturelle à faire montre de professionnalisme et d'?uvrer à l?amélioration des services pour vulgariser l'industrie du livre qui ne se limite plus «au simple écoulement des livres, mais est désormais soumise aux lois du marketing et de la concurrence». Le 5e jour du Salon national du livre a enregistré une faible affluence, en dépit du nombre important d'activités culturelles organisées en marge du salon, notamment les ventes dédicaces et les conférences animées par des professeurs spécialisés. Selon des visiteurs, cela est dû «aux prix exorbitants des livres qui dépassent le pouvoir d'achat du citoyen à revenu moyen, à l'exception d?une infime minorité dont le prix reste abordable». Accompagnée de ses deux enfants, une dame se plaint de la cherté des livres, locaux ou importés, précisant : «Je ne peux acheter des contes ou des jeux éducatifs dont le prix varie entre 900 et 4 000 DA et ce, en dépit des réductions» faites par les maisons d'édition, allant de 10 à 30% selon le livre. Etudiant en technologie à l'Université de Bab Ezzouar, un visiteur a reproché au salon «le manque de livres spécialisés en sciences et technologies, médecine, ingénierie et informatique contre une forte présence de livres pour enfants et de sciences sociales et humaines». Par ailleurs, plusieurs éditeurs ont imputé la cherté du livre à l'augmentation du coût de production, notamment de la matière première importée, ainsi que l'augmentation de la tarification douanière imposée aux livres importés, qui est de 7%. A cet égard, le vice-président du Syndicat national des éditeurs a indiqué que «les professionnels du livre en Algérie souffrent de l'augmentation des prix de la matière première qui influe négativement sur la chaîne de production du livre local, contre un essor du marché du livre importé qui bénéficie de grandes facilités en matière de tarification douanière».