Pratiques Comme ailleurs, la magie était très courante dans la Grèce antique. Platon, dans Les lois, évoque les pratiques maléfiques et appelle à la mort ceux qui les pratiquent. Mais la condamnation ne porte que sur la magie maléfique. Celle destinée à guérir ou à protéger, est acceptée. C?est l?hermétisme qui donne à la magie grecque ses fondements théoriques : cette philosophie, attachée au dieu Hermès, vient, en fait, de l?Egypte où Hermès n?est que l?hellénisation du dieu Thot. Les Grecs considéraient Hermès comme l?inventeur de l?écriture et des sciences occultes. Il était capable de lire dans les astres, qui ne sont que les émanations de dieux qui les utilisent pour déterminer le destin des hommes. L?hermétisme est l?étude de ces émanations, donc des rapports qui existent entre les divinités et les hommes. Mais cette philosophie ne s?arrête pas à la spéculation : elle prétend aussi, par la connaissance de ces rapports, connaissance révélée aux initiés, d?exercer des pressions sur les dieux pour donner à ces initiés la puissance qu?ils désirent pour influer à leur tour sur le monde et les hommes. Philosophie spéculative au départ, l?hermétisme débouche ainsi sur la magie. Cette liaison de la magie avec la philosophie et les différentes sciences se retrouve à diverses époques de l?histoire de la Grèce. Les pythagoriciens, par exemple, voyaient dans l?arithmétique une liaison entre les nombres et les phénomènes naturels et se versaient dans des études spéculatives sur leurs rapports, sur les pouvoirs que l?on pouvait acquérir en découvrant le secret de ces rapports. Les pythagoriciens étaient aussi des magiciens et pratiquaient la magie au grand jour et en public. C?est ainsi qu?Empédocle réalisait des prodiges, on croyait même que, par la simple parole magique, il avait le pouvoir de ressusciter les morts. Sa mort extraordinaire devait amplifier sa réputation : voulant se fondre avec les dieux, il s?était précipité dans le feu de l?Etna, laissant pour seul reste de sa vie terrestre, ses sandales !