Connue comme étant une pratique sibérienne, le chamanisme est également attesté dans de nombreuses contrées. En Chine, on connaît un ouvrage du IIIe siècle de l'ère chrétienne, le Baopuzi, qui décrit les voyages extatiques des prêtres qui cherchent, auprès des dieux, des remèdes médicaux. Dans la Grèce antique, on connaît un groupe de penseurs présocratiques, appelés hyperboréens ou apolliniens, que l'on peut qualifier de «chamans». Il s'agit, par exemple, d'Aristéas de Proconnèse qui a vécu vers 600 avant J.-C., Abaris le Scythe (vers 570 avant J.-C), Hermotime de Clazomène (vers 500 avant J.-C.). Ces penseurs étaient connus comme faiseurs de miracles. Ils se mettaient en extase et leur âme, abandonnant leur corps, s'envolait en prenant la forme d'oiseau, et revenait avec des secrets ineffables. Platon fait allusion à ces personnages, affirmant qu'ils ont réellement existé et Hérodote croyait qu'Aristéas se transformait réellement en corbeau. On cite un autre mage, Phormio qui, blessé au cours d'une bataille, s'est guéri, en effectuant, sans doute, un voyage chamanique. Pythagore n'était pas connu comme chamane, mais on sait qu'il pratiquait des guérisons au moyen de la transe. Un autre sage de la Grèce antique, Empédocle, était, lui aussi, un «faiseur de miracles». On raconte qu'il avait le pouvoir de retenir le vent, de détourner la peste, de soigner les maladies par des procédés magiques et par la musique. D'ailleurs, on le tient pour l'inventeur de la musicothérapie.