Décompte Plus de 300 familles, soit près de 4 000 personnes, ont trouvé refuge dans la commune de Attatba durant la décennie noire. Ils avaient fui les conditions d?insécurité après 1992, laissant leurs terres, leurs biens et leurs maisons. «Ce sont des familles venues des wilayas de Médéa, de Aïn Defla, de quelques régions de Tipasa», déclare le président de l?APC. Ce phénomène s?est étendu au détriment des forêts et d?un boisement très important depuis une dizaine d?années. «Les services des forêts n?ont jamais fait leur travail convenablement. Pourtant, un bureau leur a été ouvert au siège de l?APC pour leur faciliter la surveillance de leur territoire ; mais ils ne sont venus que très rarement. Maintenant, ils ne viennent plus», ajoute-t-il. Le premier «ghetto» est «Zahmouna» (les originaires de la région devaient leur donner cette appellation). Deux autres «haï» ont vite apparu : Tayeb Djerlouli et Safrani à l?ouest. Les arbres ont été arrachés, les nouveaux débarqués ont implanté leurs gourbis dans la forêt. «Les responsables de la commune ont laissé faire, puisque aucune autorisation ne leur a été délivrée pour s?installer et construire. C?est illégal.» Ces gens vivent depuis près de 15 ans dans leurs «ghettos». Sans aucune pièce administrative prouvant la possession de ces terrains. Leurs enfants sont scolarisés. «Ils n?ont pas voté puisqu?ils ne sont pas inscrits sur nos listes», affirme le maire. Quel sera le sort de ces personnes et des terrains occupés ? Il est à rappeler que le phénomène des gourbis n?est pas le premier du genre à Attatba, puisque la commune a fait face à la même situation entre 1985 et 1990. Une grande opération de «dégourbisation» avait été menée, éradiquant la totalité des gourbis. Aujourd?hui tout est à refaire.