Réflexion Le chantre de la chanson kabyle animera deux concerts à Alger. Lounis Ait Menguellet se produira ce soir (21h) et demain, vendredi, à18 h, à la salle Ibn Khaldoun. Il entend présenter, au grand bonheur de ses fans algérois, un programme varié entre les vieux tubes et des chansons de son nouvel album Inad Oumghar (Le sage a dit). A cette occasion, Lounis Aït Menguellet a animé, mercredi, une conférence de presse, où il a exprimé sa joie de retrouver ses fans de la capitale. «La dernière fois que je suis passé à la salle Ibn khaldoun remonte à 1965, en tant que spectateur et je suis fier de revenir, quarante ans après, me produire sur la scène de cette grande salle.» La Kabylie ? Une question sur laquelle Lounis Aït Menguellet ne tergiverse pas. À propos des événements qui ont secoué la Kabylie ces dernières années, Lounis Aït Menguellet dira que «la région est un bastion de la contestation et elle a toujours été à l?avant-garde des luttes». Et d?ajouter : «Je parle de la Kabylie à ma façon, afin d?apporter quelque chose pour que les choses évoluent et s?améliorent.» Il précise, pour dissiper les amalgames : «Je ne fais jamais de politique.» Concernant son dernier album qui se veut un appel à la sagesse, le chanteur, pour qui la chanson engagée est avant tout une liberté d?expression, s'est dit inspiré des sages qu'il a connus et qu?il a l?honneur de présenter dans son album. «On a tendance à croire que c?est de la sagesse du chanteur dont je parle, mais c?est de la sagesse des autres, celle des gens qui m?entourent», explique-t-il. Par ailleurs, ces chansons «expriment une réflexion et ne constituent nullement un message», a-t-il expliqué. Par ailleurs, Lounis Aït Menguellet a mis en exergue le progrès atteint par la chanson algérienne qui s'est davantage tournée vers la chanson rythmée pour satisfaire les goûts des jeunes. «Il y a d?un côté la chanson rythmée que demandent les jeunes, mais il y a aussi le texte qui reste une chose fondamentale dans la chanson kabyle.» Lounis Aït Menguellet, auteur, compositeur et interprète, a rejeté l'idée d'écrire ou de composer pour d'autres invoquant l'abondance de paroliers et de musiciens sur la scène artistique. Il s'est néanmoins dit prêt à venir en aide aux jeunes talents qui émergent dans la chanson, comme ce fut le cas à travers une société de production qui n'a pas eu le succès escompté ou avec «le comité des artistes», créé il y a deux ans dans la ville de Tizi Ouzou. Cette association rencontre, selon Aït Menguellet, une multitude d'obstacles dont le problème du siège pour lequel le président de l'APC de Tizi Ouzou s'est engagé à trouver une solution. Au cas où cette promesse serait tenue, l'artiste s'attellera à mobiliser les auteurs, les compositeurs et les interprètes autour de cette association afin d'?uvrer à la sauvegarde du patrimoine de la chanson kabyle et d'éviter de reprendre les chansons des autres, «la valeur artistique étant le propre de la chanson originale». Concernant l'évolution future de sa carrière, Lounis Aït Menguellet a exclu l'idée d'arrêter de chanter. «Je n'arrêterai de chanter que si mes chansons ne suscitent plus l'engouement du public», a-t-il soutenu. Après Béjaïa et Alger, le chanteur se produira à Bouira et à Tizi Ouzou.