Lounis Aït Menguellet se produira ce soir et demain soir à guichets fermés. Le chantre de la chanson kabyle revient, au grand bonheur de ses fans algérois, pour présenter son dernier album fraîchement dans les bacs Inad Oumghar (Le sage a dit). Deux concerts évènements très attendus par les admirateurs, qui réitèrent à chaque rendez-vous leur admiration et leur fidélité à l'égard d'une des figures de proue de la chanson kabyle. Devant un large parterre de journalistes et avec la modestie qui lui est connue, Aït Menguellet exprimera sa joie de retrouver ses fans de la capitale. “La dernière fois où je suis passé à la salle Ibn-Khaldoun remonte à l'année 1965, en tant que spectateur et je suis fier de revenir, quarante ans après, me produire sur la scène de cette grande salle”, dira l'artiste. Pour les concerts retrouvailles, Aït Menguellet a concocté un programme de base, des chansons de son ancien répertoire, et chantera en live les paroles du sage, son dernier produit, Idaq Wul, Dda Yi dir, Ammi, JSK, Inid, Ruh, Asendu… Il promet également beaucoup de surprises. De l'évolution de la chanson kabyle, le poète dira que cette dernière se porte plutôt bien, dans la mesure où il y a de jeunes artistes qui émergent. “Il y a d'un côté, la chanson rythmée que demandent les jeunes mais, il y a aussi le texte qui reste une chose fondamentale dans la chanson kabyle”, souligne le poète pour qui la chanson engagée est avant tout une liberté d'expression. Et dans ce registre, l'artiste exprimera sa conviction que les libertés ont évolué. “Frôlé l'abus” même. Loin de toute prétention, le poète soulignera que la sagesse qu'il chante dans son dernier album est puisée chez ces petites gens qu'il côtoie. “On a tendance à croire que c'est de la sagesse du chanteur que je parle, mais c'est de la sagesse des autres que je parle, celle des gens qui m'entourent. Je ne prétends pas la sagesse”, lance t-il à bon entendeur et à tout détracteur. Des derniers évènements qui ont secoué la Kabylie ces dernières années, Lounis AIt Menguellet dira que, égale à elle-même, la région est un bastion de la contestation et qu'elle a toujours été à l'avant-garde des luttes. “Je parle de la Kabylie à ma façon, afin d'apporter quelque chose pour que les choses évoluent”, avant d'ajouter : “Je ne fais jamais de politique.” La rencontre avec la presse sera une occasion pour lui de réitérer son engagement pour aider les jeunes artistes à travers l'association des artistes, créée il y a deux ans et d'autres actions artistiques à caractère humanitaire. Rendez-vous ce soir à 21h et demain à 18h à la salle Ibn-Khaldoun, pour apprécier les paroles d'un sage. W. L.