Surenchère L?été prochain s?annonce d?ores et déjà très chaud en matière de transferts. Le record 1,25 milliard de centimes pour le passage de Tahraoui de l?ASO Chlef à l?USM Blida risque d?être pulvérisé par ceux-là même qui mettent le marché à feu et à sang. Alors que la crise financière frappe de plein fouet la plupart des clubs de l?élite, y compris les plus nantis, dont le MCA qui n?a cessé de défrayer la chronique à cause de ce problème, la JSK dont, fait rare, les joueurs n?ont pas été payés, l?USMA et le MCO qui ont dû voyager sur le dos de la FAF pour aller sur le continent?, voilà qu?on parle déjà de gros transferts. Et comme par enchantement, l?on reparlera de nouveau de centaines de millions pour untel et du milliard pour tel autre. D?où vient alors, subitement, cette manne qui permet à certains de faire aisément leurs emplettes sur le marché des transferts ? Au box-office, Hamza Yacef, l?attaquant du NA Hussein Dey, tient le haut de l?affiche avec un coût estimé à plus d?un milliard, bien qu?il soit lié à son club jusqu?en 2006 ; le NAHD veut en tirer une intéressante plus-value afin de parer aux besoins d?une nouvelle saison qui s?annonce plus difficile que celles qui l?ont précédée. Deux ou trois clubs se l?arrachent déjà, au moment où son club met la barre assez haut. Yacef n?est pas le seul élément sollicité puisqu?une meute d?autres joueurs est annoncée sur le marché, notamment ceux qui seront libres de tout engagement à partir du mois de juin prochain. On évoquera en vrac les cas de Daoud Sofiane (MCO), Belkaïd et Zaffour (JSK), Achiou, Dziri, Ammour et Abdouni (USMA), Braham-Chaouch, Badji (MCA), Badache (USMB) El-Hadi Adel (USM An) et autre Nankop, pour ne citer que ceux-là, car la liste est longue. Evidemment, les premiers contacts ont bel et bien débuté, même si certains dirigeants ou présidents de clubs affirment le contraire, considérant, soit dit en passant, qu?ils respectent une certaine éthique car la saison n?est pas encore terminée et que la plupart des joueurs sont concentrés sur leurs devoirs sportifs. Foutaise ! On connaît la chanson? En Europe, les transferts sont dans certains cas conclus des mois à l?avance sans que cela perturbe l?ordre des choses car le système est professionnel, ce qui n?est pas le cas chez nous. Certains joueurs ont la tête ailleurs, d?autres ne se donnent pas à fond pour préserver leurs jambes. Côté coulisses, les émissaires se font de plus en plus nombreux, au même titre que les contacts établis avec les joueurs convoités, d?autant que la FAF a levé la mesure limitant le nombre de recrues par club. La presse, pour sa part, n?a pas perdu son temps en affichant les sollicitations des uns et les destinations des autres. Les sommes faramineuses ne sont pas encore affichées sur la mercuriale, mais certains s?évertuent à estimer la valeur de chaque vedette locale. C?est ainsi que, et selon un intéressant dossier concocté par nos confrères de Compétition Foot Mag, des joueurs comme Achiou ou Dziri frôlent le milliard de centimes, Belkaïd et Daoud Sofiane tournent autour de 800 millions, Ammour (même blessé) et Yountcha sont aux alentours de 700 millions, alors que Mezaïr, Daoud Bouabdallah et Bourahli (malgré son âge et la saison peu convaincante) pointent à 600 millions. Un peu plus bas, on retrouve Yacef à 500 millions (mais depuis, sa cote n?a cessé de monter), puis Braham-Chaouch, Hadj Aïssa, Zarabi et autres Nankop dans la fourchette 400-450 millions. Qui dit mieux ? Dans cette course frénétique vers le recrutement tous azimuts, et donc vers la recherche du résultat immédiat, quels sont les présidents de clubs qui financeront la formation ou l?acquisition de centres pour cet objectif ou dans les infrastructures d?encadrement de qualité pour les jeunes catégories et autres investissements de base ? La question ne mérite même pas d?être posée dans un milieu où la ressource s?est relativement démultipliée, mais malheureusement sans incidence positive sur le niveau général et encore moins sur les résultats. L?élimination précoce de nos clubs de pratiquement toutes les compétitions en est la parfaite illustration.