Tanezrouft Le danger de disparaître en plein désert reste éminent. Certaines régions du Grand Sud algérien, telles que le Tanezrouft ou le Tidikelt, où les ergs (dunes) et les regs (étendues de rocaille) alternent dans un monde presque sans fin, n'ont d'autres voies d'accès que d'interminables pistes dont la traversée, sans guide, est très aléatoire. De nombreux voyageurs s'y sont égarés, y sont parfois morts de soif, dans cet immense espace austère où d'un point d'eau à un autre, il faut parcourir des centaines de kilomètres sur des pistes difficilement carossables même pour les véhicules tous terrains, comme en témoignent les innombrables carcasses d'engins qui troublent ce paysage d'ocre immaculé. Le réseau routier qui, au lendemain de l'Indépendance, était relativement réduit, a connu une extension remarquable au fur et à mesure de la réalisation de tronçons d'asphalte qui totalisent désormais des centaines de kilomètres. Mais malgré la généralisation du goudron sur les principaux axes des wilayas du Sud, l'espace saharien reste dangereux, notamment lorsque l'on circule en dehors des routes ou des pistes balisées. Même les caravanes de dromadaires qui, autrefois, assuraient l'essentiel du transport dans les échanges commerciaux avec l'Afrique sahélienne, suivaient impérativement cette règle. Ce n'est malheureusement pas le cas pour certains touristes qui, grisés par le goût de l'aventure au c?ur du Sahara, préfèrent suivre des pistes isolées et éloignées de toute voie de circulation, parfois interdites en raison des dangers qu'elles représentent. Ensablement, défaillances mécaniques, épuisement des réserves d'eau sont autant de causes de décès. Il y a quelques années, plusieurs personnes, portées disparues dans la daïra de Tabelbala, à 400 kilomètres au sud de Béchar, ont été retrouvées mortes par déshydratation. La traversée du Tanezrouft, l'un des déserts les plus austères de la planète, est soumise à des précautions particulières, dont la vérification générale du véhicule et des réserves d'eau et de carburant. Il faut surtout prendre la précaution de ne tenter de traverser le Tanezrouft que parmi un convoi de plusieurs véhicules. Dans l'immensité de ces espaces dépourvus de repères fixes, le plus difficile est de garder la bonne direction pour ne pas se perdre dans cet enchevêtrement de pistes qui s'entrecroisent sur des dizaines de kilomètres. Les initiés, guides et transporteurs routiers, conseillent également de rouler à vitesse constante afin de ne pas ensabler le véhicule lors de la traversée obligée des zones d'erg.