En Algérie, comme ailleurs, c?est le transport routier qui présente le plus de moyens et qui véhicule le plus de voyageurs. Nous avons parlé, dans une autre série de cette chronique, de l?automobile et de la place qu?elle tient dans la société et les langues algériennes. Rappelons seulement ici ses dénominations les plus courantes : t?omobil et lot?o. Dans les villes, ce sont surtout les bus qui dominent : le mot, d?origine anglaise, a été introduit dans les langues algériennes par l?intermédiaire du français : on dit bus, l?bus et parfois bis. Ce mot est d?introduction récente et succède à troli, qui vient, lui, de trolley, autobus qui fonctionnait autrefois à l?électricité, avec des perches reliées à des câbles électriques suspendus en l?air. On pouvait en voir encore à Alger, dans le quartier de Notre-Dame-d?Afrique jusqu?à la fin des années 1960. Les enfants chantaient à l?époque cette comptine en l?honneur du trolley : «Troli ruli, ruli, h?amayar wel buduri», transcription de mots français : «Trolley, roule, roule, rouge à lèvres et poudre à joues !» Le trolley a été longtemps lié au nom de la grande entreprise des transports urbain, la Régie syndicale des transports algérois, la Rsta, prononcé Ristia. C?était le temps des tickets, tikiyat, et des receveurs, qui, dans des bus souvent bondés, criaient aux passagers qui aimaient se masser à l?arrière : «vanse lqadam» (avancez à l?avant) ! Joli pléonasme que l?on n?entend plus ! Avant le trolley, il y a eu le tramway, ltram, dont quelques villes conservent encore des rails. Dans d?autres pays, le tramway est revenu, sous une forme moderne ; en Algérie, où on a opté pour le métro, il n?est plus qu?un souvenir linguistique. (à suivre...)