Danger Aujourd?hui de plus en plus de jeunes sont atteints des différents cancers liés au tabac, des femmes aussi. La situation est grave. Un sondage mené auprès de 500 ex-fumeurs à Alger a permis de constater que l?âge d?arrêt de la cigarette est variable. Deux pics ont été identifiés : 20-30 ans et 40-50 ans. Pourquoi avoir arrêté ? 38 % affirment avoir pris conscience des effets néfastes du tabagisme : 27 % souffraient de maladie broncho-pulmonaire, 17 % d?autres pathologies liées au tabac et 7,4 % pour hausse des prix. L?enquête révèle également que 45 % des ex-fumeurs ont envie de reprendre la cigarette, un chiffre énorme, fumer devient un geste de survie ! «Le tabac représente une grande industrie que l?Etat protège car elle rapporte beaucoup», a indiqué M. Khiati. Une étude présentée par le docteur Ouabri a démontré que la Snta a réalisé, pour les 5 dernières années, 71 milliards de dinars de bénéfices et qu?elle exporte actuellement ses produits, notamment vers la France et le Canada. «L?industrie du tabac, qui a progressé depuis son apparition de 40 %, aujourd?hui, a encore de beaux jours devant elle», a-t-il souligné. Par ailleurs, ces enquêtes révèlent que 90 % des sondés avouent connaître les méfaits du tabagisme, mais ils continuent de fumer. C?est difficile d?arrêter surtout si l?on sait que les substituts nicotiniques (qui aident les fumeurs qui veulent en finir avec cette drogue en augmentant le taux d?abstinence et en atténuant de manière optimale l?envie de fumer) sont chers et non remboursables par la sécurité sociale. A titre d?exemple, un patch de 5 timbres pour un traitement d?une semaine coûterait 1 750 DA, un inhalateur 1 800 DA, d?autres marques sont plus chères et peuvent dépasser 2 000 DA. Un traitement adéquat s?étalant sur six mois coûterait plus de 42 000 DA. Ce qui est quasi inaccessible pour un fonctionnaire, un étudiant, un père de famille ou un chômeur, les catégories les plus concernées. Intervenant à son tour, lors de la journée de sensibilisation d?hier, qui s?est tenue à l?hôpital de Belfort (El-Harrach), le docteur Tchikou, spécialiste des maladies ORL, a indiqué que la situation est préoccupante et qu?il détient actuellement 142 dossiers de femmes souffrant de cancer du larynx, maladie liée directement au tabac. «Vous imaginez, j?ai vu des jeunes, ne dépassant pas les 24 ans, atteints de cancer ; des jeunes de 30 ans ! ce n?est pas normal ! ils ont commencé à fumer tôt et se sont retrouvés avec des maladies et des infections dangereuses. De plus, ils ne consultent que quand la maladie se déclare, ce qui aggrave la situation», a-t-il expliqué en ajoutant que dans dix ans les chiffres vont décupler si des mesures de prévention et de sensibilisation ne sont pas prises.