Danger n Selon les récentes études spécialisées, la consommation de tabac cause 15 000 décès annuellement dans notre pays. Une véritable menace pour la santé publique. Les cas de cancers et autres maladies liées au tabac ont connu un accroissement inquiétant au cours de ces dernières années. Des experts ayant participé au Forum international «tabac et santé» organisé, le 29 mars dernier, à Sétif par l'association Ennour, en collaboration avec l'Organisation mondiale de la santé, l'Union internationale contre le cancer et les Journées médicales de Sétif, avaient souligné que la hausse des cas de cancer et des maladies dues au tabagisme en Algérie était liée à l'augmentation du nombre de fumeurs de 29% dont 7% de femmes. La consommation du narguilé a aussi connu une hausse importante ces 3 dernières années, ce qui menace encore d'aggraver la situation. La consommation passive de tabac constitue aussi une menace aussi grave et tue de plus en plus de non-fumeurs. Selon les spécialistes, le tabac est à l'origine de 90% des cancers bronchiques enregistrés par an à travers notre pays, soit une prévalence de 3 000 à 5 000 cas. Le tabac engendre également des broncho-pneumopathies chroniques obstructives (Bpco). Une enquête réalisée par l'association Ennour a démontré que 45% de la gent masculine de plus de 15 ans sont des fumeurs, dont une proportion inquiétante d'adolescents, contre 9% pour les femmes. Ces fumeurs nuisent aux non-consommateurs de tabac qui en subissent les désagréments, mais sont aussi exposés au risque de contracter une maladie liée au tabagisme passif. Si chaque fumeur fait subir son tabagisme à un autre citoyen, c'est tout simplement 90% de la population masculine et 18% des femmes qui seront exposés au danger ! Les actions de sensibilisation menées jusque-là dans ce sens ne semblent pas donner les résultats escomptés. Aux arrêts de bus, dans les cafés, les universités et… même dans les hôpitaux, des gens fument à proximité des non-fumeurs. Ni les fumeurs n'ont compris la nécessité de respecter la vie d'autrui, ni les non-fumeurs ne semblent comprendre la nécessité de s'éloigner des consommateurs du tabac afin de préserver leur santé. Même dans des espaces fermés (cafés, restaurants, magasins…), rares sont les gens qui se privent d'allumer une cigarette. Et presque personne ne se plaint parmi les non-fumeurs. «Cette question doit être incluse dans les programmes scolaires de l'éducation nationale pour les enfants en bas âge et même les familles doivent l'insérer dans l'éducation de leurs enfants. Demander à quelqu'un d'éteindre sa cigarette ne doit plus être perçu comme un manque de respect ou une atteinte à la liberté individuelle. Il s'agit plutôt de défendre son droit à la vie», estime Omar, enseignant de langue français dans un lycée à Kouba. D'autres appellent à l'instauration de lois contraignantes afin d'atteindre cet objectif…