Imbroglio Les nouvelles dispositions du Code de la route ne font pas que des heureux. A la carrière Ecava de Bab El-Oued (ex-Jaubert), les 600 employés voient leur avenir s?assombrir. Hier, les transporteurs n?ont pas pris livraison de leurs marchandises comme à l?accoutumée. Il faut dire que les riverains ont su se montrer dissuasifs. Menacés d?agression, ces transporteurs ont préféré repartir bredouilles plutôt que de risquer leur matériel et même leur vie. Obligés de s?alimenter auprès de la carrière en question à partir de 20h depuis le début du mois en cours, comme le stipule le nouvel amendement du Code de la route, ces transporteurs se sont heurtés, hier, au «niet» catégorique des habitants des immeubles et maisons jouxtant la carrière. «Nous fermons nos fenêtres le jour à cause de la poussière engendrée par les travaux réalisés à l?intérieur de la carrière et on veut nous faire subir, durant la nuit, les nuisances sonores que le ballet des camions va provoquer», dira un habitant, de surcroît transporteur. Refusant de se plier à la nouvelle directive, il se dit prêt également à fermer la voie aux transporteurs qui tenteront de venir perturber la quiétude des lieux durant la nuit. Se disant prêt à travailler selon les nouvelles dispositions de loi, un autre transporteur demande seulement que la sécurité soit assurée : «Des jeunes, venus des quartiers alentour, ont menacé de nous agresser au cas où nous passerions par leur lieu de résidence.» Des jeunes, appâtés par les sommes dont disposent les transporteurs pour payer la marchandise à livrer. Parmi ces jeunes, certains claironnent sans honte leur intention de s?attaquer aux transporteurs avançant le tapage nocturne comme prétexte. «On brûlera tout engin qui sortira plein de la carrière», dira l?un d?eux. Une situation explosive qui a eu pour effet de dissuader les transporteurs de s?approvisionner en attendant qu?une solution soit trouvée. «Le plus tôt serait le mieux», déclare le P-DG de la Carrière, Kanfoud Manaa, présent, hier soir, sur les lieux. Selon lui, l?entreprise est otage d?une réglementation qui mécontente tout le monde. Résultat : «On n?a rien vendu aujourd?hui et si cela dure, les finances de l?entreprise en pâtiront.» A cet effet, le responsable en question a d?abord alerté les services de sécurité pour prévenir tout danger découlant d?un débordement quelconque. «Et demain, à la première heure, j?aviserai le wali en personne par écrit afin qu?il trouve une solution à cet imbroglio». En attendant un écho favorable de la part des pouvoirs publics, l?Ecava est otage d?une loi qui menace la quiétude de plusieurs quartiers, par lesquels doivent passer des transporteurs dénonçant, eux, l?insécurité du trajet qu?ils doivent emprunter tous les soirs à partir de 20h.