Vécu «Depuis l?entrée en vigueur des nouvelles applications du Code de la route, je suis sans emploi». Fayçal, 32 ans, habitant Bab El-Oued, était transporteur clandestin de marchandises. Il offrait régulièrement ses services aux commerçants des fruits et légumes du marché de Bab El-Oued. Tous les jours, il prenait très tôt le chemin des marchés de gros accompagné par un commerçant qui allait s?approvisionner en denrées qu?il revendra dans la journée. Avec cette fonction Fayçal, célibataire subvenait à ses besoins et à ceux de sa famille. «Le 1er mars, je ne les prenais pas au sérieux», affirme-t-il à propos des nouvelles directives relatives au Code de la route. La réponse ne tardera pas, puisque, depuis cette date, il lui est devenu difficile de poursuivre son activité. «Je ne peux pas me déplacer sans que l?on me demande des justificatifs sur la marchandise que je transporte.» La même situation est vécue par d?autres transporteurs clandestins qui se font de plus en plus rares. Au boulevard Zighoud- Youcef, certains faisaient la navette entre le parc Sofia et Bab El-Oued. Ce n?est plus le cas aujourd?hui, et rares sont les intrépides qui s?y risquent tellement l?étau s?est resserré. Les nouvelles dispositions de la loi font qu?il devient très risqué de les enfreindre au risque de se voir retirer le permis de conduire sachant que c?est ce document qui permet à certaines familles de subsister. Pour Fayçal il est temps de chercher un «boulot stable. Un poste de chauffeur déclaré et assuré dans une entreprise respectable. Il est temps de sortir de la clandestinité», avoue-t-il. Il n?est pas le seul à faire contre mauvaise fortune bon c?ur puisque nombreux sont les transporteurs clandestins qui cherchent maintenant un poste dans une entreprise. Il s?agit pour eux de s?assurer un gagne-pain quotidien et de démarrer une nouvelle vie après avoir végété quelques années dans la clandestinité. Ainsi, «il est temps de mettre une croix sur un métier qui n?apporte que des problèmes», affirme Fayçal qui regrette, par ailleurs, le fait qu?on n?ait pas proposé d?alternative à ceux qui n?ont pas d?autres sources de revenus. «Une régularisation ou une aide de la part des pouvoirs publics serait la bienvenue», selon lui. En attendant, Il fait du porte-à-porte auprès des administrations à la recherche d?un travail.