Perchée sur les hauteurs de la capitale, la commune de Oued Korich (ex-Climat de France) est en passe de connaître une réelle « refondation » sur tous les plans. Enclavée entre La Casbah et Bab El Oued, du côté de la mer et El Biar-Bouzaréah du côté opposant, cette municipalité s'étend sur une superficie d'un peu plus de 3,8 km2 avec une population totale estimée à 53 378 habitants. Erigée au statut de commune en 1985, elle garde toujours la physionomie et les noms de ses vieux quartiers, entre autres, Climat de France, Beaux Fraisiers (qui regroupent à eux seuls, pas moins de 40 000 habitants), Fontaine Fraîche... La commune, selon le P/APC, Saïd Sahi, ne semble pas tirer profit de sa situation de collectivité située à la périphérie du centre-ville et dont le budget annuel est de 5 milliards de centimes. Plusieurs projets et non des moindres sont actuellement à l'arrêt. D'autres petits projets sont en cours de réalisation. Il reste que des opportunités demeurent inexploitées. Au chapitre des réalisations, la commune de Oued Korich, qui compte 13 écoles, travaille, selon M. Sahi, à ce que tous ces établissements soient prêts à recevoir les potaches. Les écoliers du quartier Climat de France auront enfin leur nouvelle école appelée Hadj Osman. L'établissement, qui a coûté 3 milliards de centimes aux contribuables, est constitué de douze classes avec un logement de fonction. Les membres de l'association des parents d'élèves et ceux du comité du quartier parlent avec fierté de leur nouvelle école. « C'est la deuxième école primaire de la capitale dotée de tableaux à marqueurs », lancent-ils. Avec l'appui de l'APC, l'association et le comité espèrent arracher une autre enveloppe financière pour la construction d'une crèche et d'une cantine scolaire, d'autant plus que l'assiette foncière existe, assure le président de l'APC. « Il ne reste que le quitus de la wilaya », ajoutent-ils. Autre nouveauté : l'école Malek Haddad, implantée à Beau Fraisier qui compte trois établissements, a été renforcée par six autres classes. Seul le groupe scolaire Farida Sahnoun, constitué de plusieurs baraques est à reconstruire. Le même quartier verra encore l'ouverture d'une autre école dans quelques semaines. Au quartier la Bouchraille, un marché, qui compte 28 étals et une dizaine de boutiques, ouvrira ses portes dans quelques jours étant donné que les travaux de réalisation sont très avancés. Les jeunes, qui ne cessent de solliciter leur président d'APC, sont impatients quant l'ouverture de cette structure commerciale, qui mettra fin à leur chômage. La commune de Oued Korich souffre du manque de suivi de beaucoup d'ouvrages. En effet, les différents projets de construction de logements sont tous en souffrance. Les 450 logements de type social participatif implantés à la Bouchraille mettront encore du temps à être concrétisés. « Une première tranche de 150 logements devrait être livrée au courant de ce mois, alors que les travaux sont à l'arrêt », dénonce le maire. Ce dernier n'hésite par à pointer du doigt l'OPGI de Bir Mourad Raïs, maître d'ouvrage avec la direction du logement de la wilaya, quant à la « négligence » de ce chantier. Le premier responsable de l'APC reste très sceptique quant au respect des délais prévisionnels de réalisation. « Nous ne comprenons pas pourquoi tout ce retard d'autant plus que l'argent et l'assiette foncière existent », précise t-il. En attendant la livraison de ces logements, du moins la relance des travaux, les quelque 200 familles qui habitent dans des baraques situées dans le même quartier, souffrent le martyre. A l'exiguïté de leur baraque s'ajoutent les toilettes collectives pour les hommes que les résidents sont obligés de partager. « Pour s'y rendre, les femmes doivent être accompagnées d'un membre de la famille, surtout la nuit », lance, dépité, un père de famille. Selon le président de l'APC, ces baraques constituent un centre de transit aménagé par les Français en 1959. 42 familles ont déjà été relogées et les baraques qu'elles occupaient ont été détruites sans que les détritus soient enlevés. Cette situation a encouragé les gens peu enclins à la propreté de la cité à faire de ce lieu une décharge sauvage qui agresse l'œil et empoisonne la vie des gens. Au lieudit Bouzid Ezzine, le maire fait savoir qu'un projet de 30 logements de type social participatif a été finalement abandonné par l'OPGI pour des « raisons flous ». Le projet du tronçon routier de Djenane Hassane est actuellement à l'arrêt à cause d'un problème de régularisation que l'ex-wali délégué de Bab El Oued n'a pas pris entrepris. Le nouveau wali délégué a refusé de donner suite à ce projet, dont le montant du marché est de 20 milliards de centimes, tout en ordonnant une expertise. A Diar El Kaf, l'opération de réaménagement de pas moins de 700 logements suit sont cours. Initiée en 2000, cette entreprise, de l'avis de notre guide, connaît actuellement du retard par rapport aux délais prévisionnels. L'ensemble des bâtiments, de type HLM, ont été construits pendant la période coloniale avant d'être affectés aux travailleurs de la Carrière Jaubert. L'opération avance cependant à tout petit pas. Toujours à Diar El Kaf, le bidonville Sonatro est occupé par 450 familles fuyant le terrorisme, d'un peu partout de la capitale et même des autres régions du pays. « De ces 450 familles, il y a qui sont de Oued Korich », précise le maire. L'autre casse-tête reste la Carrière Jaubert. « La Carrière n'a toujours pas d'autorisation d'exploitation. Nous avons émis des réserves et des conditions quant à cette exploitation qui n'ont pas été prises en considération », explique le maire qui ajoute que les habitants de Diar El Kaf souffrent du bruit et de la poussière de la carrière. La commune de Oued Korich recèle de potentialités inexploitées. C'est le cas de Sidi Bennour, un site touristique par excellence laissé à l'état naturel. La seule rue qui mène vers ce lieu est difficilement accessible et les terrains quelque peu perchés ne sont pas encore utilisés. L'APC, selon son premier responsable, ambitionne de récupérer ces terres à son profit et de lancer un projets de 200 logements de type social participatif et des villas ainsi que plusieurs structures inhérentes à un site touristique. Les responsables de l'APC de Oued Korich ambitionnent enfin de faire du quartier Diar El Quarmoud, à Fontaine Fraîche, le centre de la commune, il faut donc reloger pas moins de 120 familles qui résident dans les lieux et engager plusieurs projets.
