P-DG de l?Ecava (que certains appellent encore carrière Jobert) Manaâ Kanfoud a réussi, en quelques années, à adapter l?entreprise aux nouvelles exigences économiques pour la rendre performante, comme en témoigne le récent lancement d?une unité de fabrication de faïence, très vite appréciée par le consommateur algérien. Récemment, certaines pages sportives ont annoncé le retour de Manaâ Kanfoud à la présidence du NAHD, poste qu?il avait déjà occupé, il y a quelques années, dans un club où il a laissé de bons souvenirs. Explications en... béton d?un homme qui a du répondant. InfoSoir : Que signifie le sigle Ecava ? Manaâ Kanfoud : Il signifie Entreprise des carrières de la ville d?Alger. Que les gens appellent aussi carrière Jobert? En effet, c?est l?ancien nom. Mais l?Ecava a été fondée en 1979 et elle est passée à l?autonomie en 1994. Son activité principale demeure les agrégats ainsi que quatre activités dites secondaires comme l?enrobage, les agglomérés, une unité de menuiserie et une unité ultra-moderne de faïence. L?Ecava joue un rôle très important au niveau de la wilaya d?Alger car elle couvre près de 50% des besoins. Peut-on dire que l?Ecava est une entreprise prospère et performante ? Je pense que oui. Depuis son passage à l?autonomie, l?Ecava a équilibré ses comptes et aujourd?hui elle est prospère grâce à la qualité de ses produits. En janvier dernier, vous avez lancé une nouvelle unité de production de faïence... Oui, c?est une ancienne usine que nous avons transformé en une unité de fabrication de faïence. Elle est ultramoderne et elle n?a rien à envier aux produits importés. Envisagez-vous d?exporter ? Nous sommes en contact avec un partenaire étranger qui sera chargé de notre éventuel placement sur les marchés extérieurs. On souhaiterait exporter vers l?Afrique et l?Amérique du Sud. Que pensez-vous de la prochaine adhésion de l?Algérie à l?Organisation mondiale du commerce ? Moi, j?estime que la plupart des entreprises nationales n?y sont pas préparées. L?adhésion à l?OMC suppose la compétitivité et la performance. Par conséquent, cela veut dire que l?on ne doit plus faire du social, s?il faut qu?une entreprise fonctionne avec vingt personnes, il faudra le faire uniquement avec ce nombre et pas plus. D?une manière générale, je dirais qu?il faut aider les entreprises fiables uniquement et que l?Etat ne doit plus persister à acheter la paix sociale en continuant d?injecter de l?argent dans des sociétés moribondes. Faut-il tout privatiser, selon vous ? Non, pas forcément. D?ailleurs, en Algérie, les privés qui ont réussi viennent du secteur national. Mais s?ils ont réussi, c?est parce qu?ils ne sont pas soumis aux contraintes que nous avons dans le secteur public, notamment une certaine bureaucratie. Je comprends que parfois on veuille préserver l?emploi, mais on ne peut le faire à n?importe quel prix, parce qu?il faut se soumettre à la concurrence qui est de plus en plus féroce. Pouvez-vous nous parler du sponsoring, vous qui avez déjà présidé et sponsorisé le NAHD il y a quelques années ? J?ai toujours considéré que l?entreprise ne doit pas se replier sur elle-même et, au contraire, s?ouvrir sur l?extérieur. En 1994, très peu de personnes connaissaient l?Ecava. On parlait surtout de la carrière Jobert. Alors, j?ai commencé à sponsoriser les petits clubs alentour comme ceux de Oued Koriche, de Bab El-Oued, d?El-Biar et des Deux-Moulins, ce qui nous a permis de nous faire connaître. Sponsoriser, pour nous, est un moyen de promouvoir le sport dans le pays, et nous l?avons fait, d?une part, parce que la loi nous y autorisait et d?autre part, parce que nous étions bénéficiaires. Le sponsoring d?un club de l?élite comme le NAHD, vous a-t-il beaucoup rapporté ? Oui, du fait que l?Ecava a pris de l?ampleur. Par ailleurs, c?est grâce à l?apport financier de l?Ecava que le NAHD a pu se maintenir en nationale Une et garder toutes ses sections sportives. Pourquoi le NAHD et non pas l?USMA ou le MCA qui sont les clubs de la commune où est situé le siège de l?Ecava ? Tout simplement parce que Hussein-Dey était mon quartier. J?habitais l?immeuble jouxtant le stade Zioui et j?ai passé quarante-sept ans à Hussein-Dey. Cela dit, si au début j?avais été sollicité par les dirigeants de l?USMA ou du MCA, pour un éventuel sponsoring, je n?aurais pas refusé. Aujourd?hui, certains journaux évoquent votre retour à la présidence du NAHD. Qu?en est-il exactement ? Le mandat de l?actuel président du NAHD prend fin bientôt. Alors, j?ai tout simplement déclaré que si personne ne se présentait et que la famille husseindéenne me le demandait, je répondrais présent. Je ne suis pas demandeur, mais je veux qu?on sache que je ne laisserai pas tomber le NAHD en cas de vacance du poste de président. Quels souvenirs gardez-vous de votre premier mandat à la tête du NAHD entre 1996 et 2000 ? J?estime avoir laissé à l?époque une situation financière assainie. Après quatre années de gestion, j?ai quitté le club de mon propre gré. Aujourd?hui, si Ighil ne se représente pas et qu?il n?y a pas d?autres candidats, je suis prêt à revenir pour continuer le travail entamé. Que voulez-vous continuer au NAHD ? Premièrement, poursuivre la politique de jeunes et je tiens à signaler que c?est sous ma présidence que les Meghraoui, Bendebka, Abdesslem, Benlouham, Messaï et bien d?autres, ont émergé. Certains ont été libérés et je peux citer l?exemple de Maïdi qui fait les beaux jours du CABBA et qui, à dix-huit ans, évoluait avec les seniors au NAHD. Deuxièmement, je limiterai le recrutement à trois éléments au maximum. Il paraît que vous ciblez justement deux ou trois grands joueurs ? Non, il n?y a pas de grands joueurs en Algérie. Ils se valent tous. Mais si vous êtes, de nouveau président, tenterez-vous de recruter un Achiou par exemple ? Non, je recruterai plutôt un international junior ou espoir plutôt que de chercher à ramener Achiou. Et ce jeune, je lui ferai signer un contrat de dix ans. Mais peut-on jouer le titre uniquement avec des jeunes ? Le titre, je ne le vise pas dès ma première année. Je formerai une équipe capable d?être championne dans trois ans et ce, grâce à un travail en profondeur. Ce n?est pas en ramenant un joueur de l?Est, un autre de l?Ouest puis un du Centre qu?on devient champion. Le NAHD souffre d?un manque d?infrastructure. Quels sont vos projets sur ce point ? Le projet de rénovation du stade Zioui a été adopté sous ma présidence. Quand je suis parti, il ne restait plus que la pose du tartan à régler. Mais le stade Zioui est vétuste et ne convient pas au NAHD qui, d?ailleurs, ne veut plus y être domicilié... Moi, je ferai tout pour que le NAHD obtienne la gestion de ce stade parce que je constate, qu?actuellement, c?est plus un souk qu?une enceinte de football. Parce qu?il est mal géré. Certes, le NAHD avait besoin d?un autre grand stade moderne, mais l?on doit récupérer le stade Zioui pour les jeunes. Qu?en est-il du projet d?un grand stade au Caroubier ? C?est un projet qui allait être concrétisé, mais après le départ de Chérif Rahmani, alors wali d?Alger, tout est tombé à l?eau. Maintenant il faut deux ans pour construire un stade. Moi, je m?engage à relancer ce projet avec les autorités concernées. Vous vous êtes aussi engagé à recruter Aït Djoudi, vrai ou faux ? Ce ne sont que des spéculations de journalistes. Je ne suis pas encore le président du NAHD et il y a des gens en place. Alors, par respect à toutes ces personnes, je ne donnerai aucun nom et je n?ai jamais rien dit à ce sujet. Mais, avez-vous le profil du coach que vous souhaiteriez faire venir ? Oui, il faut que ce soit avant tout un enfant de bonne famille, qui possède la mentalité du NAHD. Pour conclure, que pensez-vous du projet de loi visant à modifier le statut de nos clubs ? Je suis pour. Il faut arrêter l?aventurisme de certains présidents de clubs qui attendent des subventions. Un club doit être une sorte de Spa performante au même titre qu?une entreprise économique. Express - L?Ecava ? Je rends hommage à ses travailleurs - Bab El-Oued ? Une partie de ma vie - Le NAHD ? Mon club préféré - Hussein-Dey ? Mon quartier - Alliche ? Un symbole - Raouraoua ? La rigueur dans la gestion - InfoSoir ? L?avenir de l?information - Le MCA ? L?Histoire du foot algérien - Madjer ? La réussite totale - Attia Mebarek ? Un bon gestionnaire