Si, pour certains, le travail, c?est n?importe quelle activité rémunérée : nekhdem kulech (je fais tout), pour d?autres, c?est, avant tout, une affaire de métier : lkhedma san?â (le travail, c?est le métier). Le mot san?â vient de l?arabe classique sinaâ. S?il a, aujourd?hui, acquis le sens d?industrie, dans le sens de transformation des matières premières, il signifie, au sens propre, profession, métier, voire habileté. Le mot dérive du verbe sana?â (faire quelque chose), confectionner, en parlant du travail des mains qui exige des connaissances ou un art. Le verbe s?emploie aussi, en parlant de Dieu, dans le sens de «créer». Sana?â, c?est aussi «arranger, approprier, adapter, agir, faire...». Ce dernier mot se retrouve dans le dialectal algérien : «Wach rak tes?na?â ?» (Que fais-tu ? Que fabriques-tu ?). C?est, au demeurant également le sens premier du mot français «industrie» qui signifie aussi «métier, travail, habileté à faire quelque chose». Un autre terme désignant le métier est h?irfa. Ce mot, pris souvent, aujourd?hui, au sens de métier d?artisan, vient, lui aussi, du classique h?irfa (manière de gagner sa vie, art, métier, gagne-pain, occupation). Comme pour san?â, il y a un rapport avec l?action, la façon de faire? Mais h?irfa sous-entend encore plus l?idée d?habileté, d?art. Mul al-h?irfa (l?homme de métier), c?est avant tout l?homme très adroit de ses mains, qui fait de belles choses, des ?uvres d?art. Cependant, dans la langue actuelle, le muftarif est l?artisan, au sens de personne qui exerce un métier manuel, sans que celui-ci implique obligatoirement une idée d?habileté.