La coalition des mouvements chiites Hezbollah et Amal a remporté une victoire écrasante à la deuxième phase des législatives tenue dimanche au Liban Sud, les vainqueurs estimant que ce vote exprimait le refus de désarmer la «résistance» anti-israélienne, exigé par l'ONU. Le ministre de l'Intérieur, Hassan Sabeh, a annoncé que l'alliance Amal-Hezbollah avec d'autres partis pro-syriens, qui a fait campagne sous le slogan «Résistance, Libération et Développement», avait remporté les 23 sièges du Sud. 6 des 23 candidats, trois chrétiens et trois sunnites, ont été élus d'office en l'absence ou après le désistement des autres candidats. Selon des chiffres officieux, le taux de participation a atteint 45%, un chiffre d'un point supérieur à celui des législatives de 2000, organisées également sous la coupe d'une loi qui instaure le monopole des grands partis. Les deux mouvements chiites ont raflé les 14 sièges dévolus à leur communauté et leurs alliés pro-syriens, 5 chrétiens, 3 sunnites et 1 druze, ont obtenu les 9 restants. Selon les pronostics, ils obtiendront à la fin du processus électoral le 19 juin, dans le prochain Parlement, le même nombre de représentants, sinon légèrement plus, que dans le Parlement sortant, soit 29 députés. «Les habitants du Sud ont dit un "grand oui", sans équivoque, à la solidarité avec la résistance», a déclaré, dès dimanche, cheikh Naïm Qassem, numéro deux du Hezbollah, soutenu par Damas et Téhéran. «C'est un message clair aux Américains, qui affirme que les Libanais sont avec la résistance.» «Le Sud a dit, clairement et devant les observateurs internationaux, son appui à la résistance (...)», a dit Nabih Berri, chef du mouvement Amal et du Parlement sortant.