Drame Une jeune fille (17 ans) et son frère (19) sont décédés à la suite d?une séance d?exorcisme (roqiya), à Alger. Le jeune raqi est en liberté provisoire. Samedi dernier, à la cité Smaïl-Yefsah à Bab Ezzouar, la jeune Djaouida est décédée, lors de son évacuation vers l?hôpital Zemirli, d?El-Harrach. Son frère Naïm est décédé, hier, après quatre jours de coma. Lundi, la jeune fille a été inhumée, au cimetière de Saoula, après une autopsie qui a conclu à «une mort suspecte». Selon des médecins dont l?avis nous a été rapporté par une source policière, «des signes de noyade ont été constatés». Cette même source a indiqué que «le jeune raqi a été aussitôt appréhendé par nos éléments. Il a été relâché, après 48h de garde-à-vue, avec les garanties du procureur. Il a été auditionné». Le jeune raqi, âgé d?une trentaine d?années, chauffeur, a déclaré que la jeune fille était possédée par le djin qui l?aurait étouffée. «Pour nous, déclarent les policiers, cela ne veut rien dire, car il nous faut des preuves matérielles et scientifiques pour déterminer les causes de la mort. Il n?y a que le rapport d?autopsie qui fait foi. L?enquête suit son cours. Et à ce stade de l?enquête, on ne peut parler de meurtre ni de criminel. Il faut dire que ce jeune jouit d?une excellente réputation, il n?est pas un repris de justice. Il a l?habitude de faire ce genre de choses sans aucun incident, selon le voisinage.» Le policier a, également, noté que «la famille des défunts a été entendue». Toutefois, la mère, encore sous le choc, n?a pas été auditionnée. Selon les premiers éléments en possession de la police, «la mère a subi la même roqiya, mais se sent bien. Il semble que la jeune fille soit décédée au cours de son évacuation.» Cette version a été contredite par l?épouse de l?oncle maternel des deux victimes. Elle a déclaré que «dès que les enfants se sont évanouis nous avons contacté notre voisin médecin. Arrivé sur place, il a constaté le décès de Djaouida.» Son corps avait enflé, ce qui a permis au médecin de se prononcer sur la cause du décès, au préalable. «Il a parlé d?eau dans les poumons, mais sans plus.» «S?agissant de Naïm, le médecin a affirmé que son c?ur fonctionnait, qu?il respirait mais que son cerveau ne réagissait pas», a poursuivi notre interlocutrice. Vraisemblablement, la tante, encore sous le choc, était un peu confuse. La mère, la grand-mère et l?oncle, présents au moment du drame, n?étaient pas à la maison lorsque nous y sommes rendus, car ils ont assisté à l?enterrement de la malheureuse Djaouida au cimetière de Saoula. Entre-temps, le jeune Naïm était admis au service de réanimation de l?hôpital Zemirli. Il est décédé, hier, mardi. Nous n?avons pas réussi à entrer en contact avec le médecin pour en savoir plus.