Handicap Messaouda est âgée de dix-sept ans et elle a la particularité d?être muette. La jeune femme vit chez son oncle, et aide sa femme aux champs se trouvant à proximité de sa maison. Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes jusqu?au jour où tout bascule. La tante la surprend en train d?amincir son ventre avec un «chèche» (turban). Comprenant ce qui se passait, elle l?obligea à l?enlever et tâta son ventre arrondi. Elle lui lança : «Espèce de garce, qui t?a fait cela ?» Messaouda répond par des «meu... meu...» Elle lui donne une bonne tannée, l?enferme dans une chambre et attend l?arrivée de Ramdane, son mari, pour le mettre au courant. Mis au parfum, Ramdane ne comprend pas comment une telle chose a pu se produire. Messaouda, en principe, ne sort jamais seule. Après l?avoir à son tour passée à tabac, Ramdane se tourne vers sa femme et lui fait passer un mauvais quart d?heure. Elle est responsable de Messaouda, et la voilà enceinte de six mois. Il lui fait des tas de reproches et la traite de complice. Sa femme ne sait plus où se mettre et n?admet pas qu?il y ait eu négligence de sa part. Mais elle ne comprend pas non plus comment c?est arrivé. Elle passe une nuit blanche et échafaude des hypothèses terribles. Elle pense que le bébé est peut-être l?enfant de son mari, ou peut-être celui d?un de ses fils. Messaouda n?est pas sa fille, mais la fille de sa s?ur décédée à la suite d?une tuberculose non détectée à temps. Messaouda est interrogée tout à tour par Ramdane et sa femme, qui essaient d?y voir clair, mais c?est toujours le flou. Elle finit tout de même par leur expliquer avec des gestes que le bébé qu?elle porte n?a pas été conçu sous leur toit, mais ailleurs. La femme de Ramdane est soulagée. Puisque la conception n?a pas eu lieu sous son toit, elle respire. Le scandale aurait été grand. Il reste tout de même un scandale, mais de degré moindre, puisque son mari et ses fils sont hors de cause. Mais où diable Messaouda a-t-elle pu se faire engrosser en douce ? Peu à peu, l?écheveau se démêle. Ayant compris ce que voulaient son oncle et sa tante, Messaouda les guide vers un certain Farès, âgé de 24 ans, et le leur montre du doigt. Farès est sommé de régulariser la situation où il va finir en prison. Il nie les faits qui lui sont reprochés. Pour lui, le fait qu?elle soit muette est la garantie de son impunité. Mais c?était sans compter sur sa perspicacité. Une plainte pour viol est déposée par son oncle. Les gendarmes se heurtent à la difficulté de langage de Messaouda, mais ce handicap est vite surmonté. Des jeunes ressemblant à Farès lui sont présentés ensemble. Sans la moindre hésitation, elle désigne son suborneur. Confondu, Farès passe aux aveux et c?est alors qu?on comprend comment Messaouda a été engrossée. Le procédé est simple. Tandis que sa tante «tchatche» avec d?autres femmes, elle prenait son seau pour ramener de l?eau de la source et c?est là qu?elle a rencontré Farès. Prenant goût à ces rencontres furtives, elle multiplie les va-et-vient et tout bascule. Farès est arrêté et écroué pour viol sur mineure handicapée.