Imène T'kouti, une jeune fille sourde-muette, âgée à peine de 19 ans, propriétaire d'un petit atelier de couture de huit machines, a fait la une lors de la Journée nationale de l'artisanat et des métiers traditionnels, organisée à la Maison de la culture de la ville de Batna, du 9 au 11 novembre derniers. Tout le monde s'interrogeait ce jour-là, comment cette jeune fille a réussi à vaincre son handicap et percer dans le monde du travail. Son père, qui l'accompagnait ce jour-là, raconte : “Imène, atteinte d'une méningite, a échappé miraculeusement à la mort. Malheureusement, elle a gardé des séquelles. Courageuse et décidée à être comme les enfants de son âge, elle s'inscrit à l'école des sourds-muets et obtient sa sixième. Refusée dans un collège d'enseignement moyen à cause de son handicap, Imène choisit de poursuivre le métier de couturière dans un centre de formation professionnelle à Kechida et décroche son diplôme. Elle dépose un dossier, obtient une aide pour l'achat de huit machines de couture, loue un local en plein centre-ville, au bazar Samaï, et ouvre son atelier de couture.”Dans le feu de la discussion, le père reconnaît qu'Imène est une battante et qu'elle réussira sa vie. D'un geste de la main de son père, Imène, qui était à quelques mètres de nous, nous rejoint. À la question, comment est-elle parvenue à vaincre son handicap et devenir couturière, Imène nous confie à travers le langage des signes : “Je suis sourde-muette. La vie aurait pu s'arrêter pour moi, si ce n'est l'amour et l'aide de mes parents. Seulement, à force de courage et de volonté, j'ai surmonté mon handicap et je vais le vaincre une autre fois en agrandissant mon atelier. J'ai déjà huit machines et je fais travailler une autre fille de mon âge. Je demande aux autorités de m'aider et me donner un local. J'ai déposé un dossier, malheureusement, je n'ai pas de chance d'avoir un local. Pour le moment, je loue un local à l'intérieur du bazar Samaï, à proximité du siège de l'ex-daïra”. Animée par la farouche volonté d'effacer son handicap, Imène croit dur comme fer à sa réussite dans le domaine du travail. Imène était très contente par le diplôme d'honneur qui lui a été décernée par la CAM de Batna.