Le déni social a longtemps été prescrit au problème de la violence à l?encontre des femmes en Algérie. Pourtant, le phénomène est en progression. Amnesty International, dans un rapport établi cette année, a noté une augmentation des actes de violence à l'encontre des femmes au sein de la famille algérienne. Témoignages. La violence à l'encontre des femmes est rarement reconnue dans notre société bien qu?elle soit devenue, depuis quelques années, un véritable phénomène de société toléré par les uns et timidement dénoncé par les autres. Malgré l'importance et l'ampleur de ce problème, peu de données précises sont disponibles sur le plan national. Selon la ministre de la Famille, Nouara Djaâfar, on dénombre 9 000 femmes victimes de violence sachant que 70% de ces agressions se sont produites au sein des familles. Ces chiffres demeurent encore approximatifs et seraient même bien en deçà de la réalité, du fait du caractère sous-évalué, car peu dénoncé, du phénomène. Dans ce même sillage, Amnesty International a établi, cette année, un rapport portant sur l'augmentation des actes de violence à l'encontre des femmes au sein de la famille algérienne. L'ampleur de ce problème peut être liée, selon cette ONG, aux drames qu?a vécus notre pays pendant la décennie noire, car «la violence est devenue socialement acceptable». De toute évidence, d?autres facteurs sont venus se greffer à cet état de fait, comme la crise économique, le chômage, la toxicomanie, la crise du logement? Autant d?éléments ayant concouru à l'accroissement de la violence domestique. D?autres études ont aussi abondé dans ce sens et certifient que les femmes touchées par ce phénomène sont le plus souvent victimes d?actes perpétrés par les hommes qu?elles connaissent et les sévices corporels dans le cadre des relations intimes vont presque toujours de pair avec des violences psychologiques et verbales graves.