Il y a deux jours, l?Algérie célébrait la Journée mondiale de lutte contre la toxicomanie. Ce fut l?occasion de marquer une halte et de révéler des chiffres. Ces derniers ne laissent place à aucune illusion : il y a un réel danger pour notre jeunesse qui, de plus en plus nombreuse, s?abandonne à l?oubli à travers des doses de cannabis ou encore de psychotropes. De 6 t de cannabis saisies en 1992 à 8 t en 2003 jusqu?à 12,3 t en 2004, soit une augmentation de 53%, la menace est de plus en plus réelle et pesante sur la société algérienne. En outre, les différents tribunaux ont traité 5 741 affaires en 2004 contre 5 161 l?année précédente. Il est vrai qu?il n?y a pas si longtemps, les discours se voulaient rassurants en présentant l?Algérie uniquement comme un pays de transit et non de consommation. Si certaines voix officielles maintiennent encore cette thèse, d?autres, de plus en plus nombreuses, soutiennent au contraire que le cap de transit est dépassé depuis longtemps. Pour éviter que le pays ne se transforme en un eldorado de revendeurs de drogue, toutes appellations confondues, les pouvoirs publics ont donc décidé de mener la lutte sur plusieurs fronts : prévention, répression, coopération internationale et surtout renforcement de la législation en vigueur, l?heure est à la guerre. Le sort des millions de jeunes en dépend puisque c?est la catégorie la plus touchée par ce fléau.