Commémoration Elle reste vivante dans la mémoire collective par son travail. Pour commémorer le quarantième jour de la disparition de la chanteuse oranaise Sabah Essaghira, l?Office national de la culture et de l?information a organisé, mardi, à la salle El-Mougar et ce en partenariat avec le ministère de la Culture, une «veillée» en hommage à la défunte. Ont assisté à la cérémonie commémorative de nombreux artistes, hommes et femmes, ainsi que Khalida Toumi, ministre de la Culture qui affirmera que Sabah Essaghira n?a pas disparu : «Elle vit toujours dans notre mémoire et ce, par son travail.» Pour M. Rabia, un comédien, «c?est ça la vie d?un artiste, surtout celle de l?artiste algérien», avant de souligner que «la vie de l?artiste algérien finit toujours mal, c?est pourquoi nous luttons pour le statut de l?artiste en vue d?améliorer sa condition morale, matérielle et professionnelle, espérons que notre combat aboutira». De son côté, Farida Saboundji dit sa consternation. «C?était une amie. On a travaillé ensemble. Sa disparition nous a beaucoup peinés. Nos amis nous quittent, c?est triste, mais c?est el-mektoub.» «Qui ne connaît pas Sabah Essaghira ?» s?interrogera Dalila H?lilou, comédienne, «on a travaillé ensemble dans une série télévisée La chambre 28, de Rachid Belhadj. Elle était d?une grande sensibilité.» Quant à Amina, l?ancienne speakerine à la télévision algérienne, elle dira : «J?ai connu Sabah Essaghira toute jeune, lorsqu?elle a débuté d?abord dans la chanson, mais elle avait également des prédispositions pour le théâtre.» Enfin, Mohammed Lamari n?hésite pas à souligner que «Sabah Essaghira n?était pas saghira (petite), mais plutôt kabira (grande) ; c?était une grande dame. Elle m?a accompagné dans les concerts. Elle nous a laissé un grand vide». De son vrai nom Fatima Bentabet, Sabah Essaghira nourrissait très jeune une passion pour la chanson, d?où le v?u de devenir chanteuse. En effet, elle commença d?abord à chanter dans la chorale scolaire. Puis son rêve se réalise lorsqu?elle apparaîtra pour la première fois devant le public à la faveur de l?émission Alhan oua chabab où elle surprendra le jury avec sa voix limpide et chaude. La révélation fut surprenante d?autant que Sabah Essaghira, âgée de 18 ans, apportera, grâce au timbre de sa voix et à sa magnifique présence scénique, une couleur différente à la chanson oranaise, dominée à l?époque par les deux grandes vedettes Ahmed Wahby et Blaoui Lahouari. Outre la chanson, Sabah Essaghira explorera le domaine du cinéma et du théâtre. Son minois angélique intéressera autant les réalisateurs que les metteurs en scène. Sabah Essaghira a laissé un grand patrimoine musical estimé à plus d?une cinquantaine de chansons.