Mémoire «Nul ne peut oublier le nom de Azeddine Medjoubi, ou encore effacer son image de notre mémoire.» Il y a dix ans, le 13 février de l?année 1995, Azeddine Medjoubi nous a quittés. Il a été lâchement assassiné pour devenir la enième ? et non des moindres ? victime de la tragédie algérienne, il y a dix ans il laissait une épouse, des enfants, des amis, et un public. Dix ans déjà? Et pour commémorer le dixième anniversaire de sa disparition, l?Office national de la culture et de l?information a organisé, dimanche, à la salle El-Mougar, un vibrant hommage à l?homme, à l?artiste que fut Azeddine Medjoubi. Lors de la cérémonie de commémoration, Khalida Toumi, ministre de la Culture, dira que Azeddine Medjoubi a laissé un vide qu?il n?est pas facile de combler car il est irremplaçable. Elle dira également : «Si nous sommes là, tous réunis, en ce jour de mémoire, c?est pour nous rappeler un absent, un nom à jamais présent dans notre mémoire. Azeddine Medjoubi est un nom, c?est un géant, un symbole, un artiste, un citoyen?». Et d?ajouter : «C?est un nom qui fait parler, qui ne faisait pas le chemin à moitié, mais il le parcourait en entier, en surmontant les obstacles. (...) C?est une école chargée de technique et d?esthétique, c?est un homme de théâtre qui a parcouru l?Algérie d?Est en Ouest, du Nord au Sud, il a dialogué avec son public par le biais du théâtre.» Dix ans déjà?, «mais nul ne peut oublier le nom de Azeddine Medjoubi, ou encore effacer son image de notre mémoire», conclut-elle. Ensuite, Mme Medjoubi déclare d?une voix pleine d?émotion et tout en retenant ses larmes que «la mort violente de Azeddine Medjoubi a été ressentie par le peuple algérien et nous a privés d?un époux, d?un père et d?un artiste». Au programme de cette cérémonie de commémoration, une exposition (ouverte tous les jours au public) de photos du défunt dans le hall de la salle El-Mougar, une projection d?une série de photographies présentant Azeddine Medjoubi, la projection d?un documentaire intitulé Azeddine Medjoubi, la parole d?abondance dans lequel des noms comme Sonia (comédienne), Djamel Amrani (poète) et bien d?autres sont, tour à tour, intervenus pour parler de l?homme, de l?artiste. Les propos étaient sincères et touchants. Tous s?accordaient à dire que Azeddine Medjoubi était une personne qui aimait à aller vers l?autre, que c?était quelqu?un d?ouvert. Il incarnait la générosité et la largesse d?esprit, le courage et l?intelligence, l?amour et la sincérité. Puis, des extraits de films où Azeddine Medjoubi a joué ont été présentés au public nombreux, avant de revoir jouer sur les planches un extrait de la pièce qu?il a réalisée en 1985, intitulée El-hafila tassir. La cérémonie de commémoration du dixième anniversaire de l?assassinat de Azeddine Medjoubi s?est clôturée avec une belle et émouvante chanson : Ya li dhahit chahid, interprétée par Aïda.