Révélation «La CNR est réellement exposée à ce risque avec toutes les conséquences qui en résulteraient pour les 1,6 million de pensionnés dénombrés en février 2005.» Cette déclaration a été faite, hier, par M. Azzi, le secrétaire général de la Fédération nationale de travailleurs retraités, lors de l?ouverture de la 4e session du congrès de la Fntr à l?hôtel El-Riadh (Sidi Fredj). Argumentant cette appréhension, M. Azzi a rappelé que la CNR a été contrainte de supporter les effets pervers de l?ajustement structurel en accueillant 280 000 nouveaux retraités versés dans les nouveaux régimes de retraite proportionnelle et de retraite sans condition d?âge, dont 46% de cadres, qui ont coûté, depuis 1997, plus de 141 milliards de dinars à la Caisse de retraite. «L?Etat, comme à l?accoutumée, n?en compensera même pas une partie», a précisé M. Azzi. Sur un autre volet, celui-ci a fait le constat que le système de protection sociale se dégrade tout comme le pouvoir d?achat des salaires et des pensions dans le sillage d?une embellie financière sans précédent. «La détérioration du pouvoir d?achat des salaires et des pensions qui en plus de leur montant dérisoire 7 500,00 DA pour les pensions au minimum, 2 300,00 DA par mois en moyenne pour les allocations de retraite et 10 000,00 DA pour les smicards subissent dans le silence les plus assourdissants, les effets pervers, directs, indirects de la hausse des prix des produits de large consommation ou de celle qui a affecté les carburants, les transports, l?eau, le gaz, l?électricité.» Le premier responsable de la fédération n?a pas omis de dénoncer la politique «néolibérale, antiéconomique, antisociale, antidémocratique et dénuée de toute humanité». Azzi expliquera aussi que le poids insupportable du secteur informel «gangrène l?économie et la société» déplorant le fait que «40% des travailleurs ne sont pas assurés». Pour finir, M. Azzi a précisé que pour «relever les défis et assurer les durs combats à venir, les travailleurs et les retraités ont besoin d?une Ugta du IIIe millénaire, indépendante, démocratique et de masse». La représentante du ministère du Travail a, pour sa part, rappelé que le premier responsable du secteur venait de signer l?arrêté portant revalorisation des pensions de retraite avec l?augmentation de 8% pour les retraités avant l?année 1992, 4% après cette même année et 19% pour les retraités entre 2002-2004. Augmentations jugées insuffisantes par les retraités. «Le retraité ne doit plus payer d?impôts» C?est ce qu?a déclaré Mustapha Bouchagour, secrétaire fédéral de la Fntr qui considère que «le retraité a payé durant toute sa vie professionnelle». Les préoccupations majeures de la Fntr, selon Bouchagour, sont l?élévation du pouvoir d?achat des retraités, la pérennité du système de retraite qui est menacé de toutes parts et l?amélioration du standard de vie du travailleur retraité. L?augmentation du nombre d?adhérents «de 240 00 actuellement, permettra la création d?une force d?écoute consolidée», estime Bouchagour. Des retraités participant à ces assises relèvent que «certains retraités ne peuvent même pas payer le loyer, ni les médicaments. Les retraités ont besoin d?une amélioration de leur pouvoir d?achat pour faire face aux besoins de leurs enfants, souvent chômeurs». Pour rappel, ce 4e congrès de la Fntr a coïncidé avec la tenue de la 3e session du conseil exécutif de la Fédération internationale des travailleurs arabes retraités qui a eu lieu le 27 juin à Alger (El-Kettani).