Abdelmadjid Azzi, secrétaire général de la Fédération nationale des travailleurs retraités (Fntr), n'as pas mâché ses mots, hier, lors de la 8e session de la commission exécutive fédérale, tenue à l'hôtel El-Kettani (Alger). Il a accusé le gouvernement de vouloir mettre en faillite la caisse nationale de retraite (CNR) pour pouvoir mettre en application les recommandations du FMI et de la banque mondiale. Ces deux institutions financières ont reproché à l'Algérie de s'être donné un système de retraite digne d'un pays riche et qu'il y a lieu de le réformer en diminuant les avantages. “Ces caisses sont devenues des ennemis à abattre. On veut y provoquer pour se soumettre au FMI et à la BM”, s'élève-t-il. Pour M. Azzi, le ministre du travail et de la sécurité sociale, Tayeb Louh, a violé la loi en ne procédant pas à la revalorisation annuelle de la retraite comme cela se fait depuis toujours. “Chaque année, le conseil d'administration de la CNR propose une augmentation de la retraite conformément à la loi”. “C'est la première fois qu'un ministre n'a pas suivi les recommandations”, s'est-il indigné. Pour lui, l'argument avancé par le ministre, à savoir que la CNR est en butte à un danger financier, ne tient pas la route puisqu'elle a un excèdent de 15 milliards de dinars. Autre chose. La Caisse nationale ne peut être déficitaire, estime M. Azzi. Il y a d'abord les cotisations à la Sécurité sociale des 2 millions d'emplois créés et celles de la moitié régularisée des 40% des travailleurs non déclarés. M. Azzi a, également, critiqué la décision par le chef du gouvernement de l'argent de la caisse vers le Trésor public. “ça ne peut se faire dans un pays qui se respecte. En matière d'intérêt, seulement, la caisse accusera un préjudice de 1,5 milliard de dinars chaque année. Il aussi soulevé le problème de la non-nomination de la moitié des directeurs des agences de la CNR”. “Au début, le ministre du travail a reconnu l'anormalité de cette situation. Mais à ce jour, on est toujours dans le provisoire”, affirme Azzi qui n'exige rien de plus que “l'application et le respect de la loi”. La Fntr exige aussi de ramener le minimum de la pension de 75 à 100% du Smig. Il y a, aussi, le problème de l'IRG. Pour Azzi, les retraités ne doivent pas payer les mêmes cotisations que les travailleurs. Il y a, également, celui du remboursement à la CNR, des dettes détenues auprès des trésors, estimées à 10 milliards de dinars. Ceci dit, le conseil administratif de la CNR se tiendra aujourd'hui. Le financement du 4e congrès de la Fntr, qui sera tenu en juin prochain, est au menu de la présente session. Ne voulant pas avoir un financement de la CNR ou de la Centrale syndicale, M. Azzi a proposé une cotisation de 3 DA pour chacun des 220 000 adhérents de la Fntr. A. C.