Rencontre Plus de mille musiciens se sont donné rendez-vous au Fespam, à Brazzaville. L?Afrique est un continent recelant un extraordinaire patrimoine immatériel riche et varié en traditions musicales qui, jusqu?à présent, ont pu préserver leur authenticité et leur empreinte ancestrale. L?art musical africain demeure une importante référence et richesse ethnique. C?est une mémoire millénaire. Il est un véritable réservoir de l?authenticité «noire». Et pour célébrer cette mémoire musicale, cette identité ancestrale, un festival est, chaque année, organisé à Brazzaville et auquel des musiciens, qui ont l?africanité en partage, participent, révélant ainsi la spécificité et la richesse de chacun. Plus de mille musiciens africains, ainsi que la diaspora noire, participeront, en effet, à la 5e édition du Festival panafricain de musique (Fespam), organisée jusqu?au 16 juillet 2005 à Brazzaville, dans le cadre de la célébration du patrimoine musical africain. Cette manifestation, placée sous le thème «L'Héritage de la musique africaine dans les Amériques et les Caraïbes», se veut, note-t-on, «un devoir de mémoire sur la déportation des millions de Noirs vers l'Amérique pendant l'esclavage», dont le bicentenaire de l'abolition a été célébré en 2004. Des musiciens sud-américains ou des Caraïbes venus de Trinidad et Tobago, du Brésil, de Martinique et de Cuba se joindront aux musiciens africains pour un carnaval mixte, dans le but de sceller «le mélange d'africanité et d'américanité», selon le commissariat général du Fespam. Le programme de ce festival prévoit aussi un colloque consacré à la Sanza, un instrument de la musique traditionnelle africaine, qui symbolise, dans la tradition congolaise, la solitude et la communication avec les esprits des ancêtres. Cette démarche aura lieu dans la ville côtière de Pointe-Noire (Sud-Ouest), non loin du site de Loanga, d'où «furent embarqués des esclaves noirs» vers l'Amérique et les Caraïbes. Une visite à cet ancien site et le concours traditionnel de beauté pour la sélection de Miss Fespam font aussi partie de ce programme. Créé par l'ancienne Organisation de l'unité africaine (OUA) devenue Union africaine (UA), le Fespam est organisé tous les deux ans depuis 1996 par le gouvernement congolais avec l'appui de l'UA et de l'Organisation des Nations unies chargée de l'éducation et de la culture (Unesco).