Ce festival constitue une vraie réponse aux questions relatives à la prise en charge et à la valorisation du patrimoine culturel populaire et traditionnel et de notre identité, a souligné M.Hocine Zaïdi. Un événement, et non des moindres, s'apprête à accueillir les fans, lesquels vivront des moments inouïs avec la rencontre des descendants des Gnaouas et des musiciens de jazz et de la World music. La musique gnaouie est revenue depuis quelques années sur le devant de la scène artistique algérienne, donnant un véritable souffle à cet art ancestral. Pendant cinq jours, la ville de Béchar sera prise d'assaut par des habitués qui n'hésitent plus à faire le voyage et à s'acclimater à l'ambiance qui règne dans cette petite ville du sud algérien. Le secret est à rechercher sur place, où les rencontres spontanées donnent lieu à un échange musical riche et varié, où jeunes et adultes se regroupent pour une passion nommée musique. Cette année, la 3e édition du Festival national de musique et danse gnaouies est prévue du 2 au 7 mai à Béchar, et «sera marquée par une forte participation», a estimé M.Hocine Zaïdi, commissaire de cette manifestation culturelle et artistique. Au centre, l'incontournable musique des gnaouas fait figure de proue. Cette année encore, les maâlems seront de nouveau de la fête. Ils feront retentir les sons sublimes de leurs instruments guembris, tambours...Ce carrefour culturel constitue un agréable moyen d'affirmer nos racines faisant de nous des mélomanes pleinement africains. Les anciens airs gnawis, en parties importées d'Afrique subsaharienne, seront revisités encore une fois avec des sonorités nouvelles, parfois radicales dans la manière de transmettre cet art ancestral qui s'enseigne à l'oreille et au corps, sans distinction. La contemporanéité dans l'art de transmettre des émotions n'est plus prisonnière des gardiens du temple Gnawi, de tous les gardiens et de tous les temples. Le divertissement peut aller avec l'imploration du pardon de Dieu. Les formes populaires, empruntées à la culture populaire, seront exécutées comme à l'accoutumé sous l'autorité des instruments authentiques aux sons du gumbri et du karkabou lesquels tiendront le rythme de cette musique léguée et verront en ce festival, pas seulement un espace de détente mais un héritage. Initié par le ministère de la Culture depuis trois ans à Béchar, considérée comme capitale de cette expression musicale et chorégraphique séculaire, ce festival verra dans sa prochaine édition, selon le même responsable, l'organisation d'une rencontre sur le thème de «la transe, désordre extérieur et ordre intérieur» pour une meilleure connaissance scientifique des danses et chorégraphies traditionnelles nationales, notamment le Gnaoui. Ce festival, de par son caractère populaire, attire de plus en plus de chercheurs, de musiciens, de médias et de citoyens de diverses régions du pays, ce qui prouve son succès, grâce aux talents artistiques des troupes participantes et de la maîtrise de son organisation, de même qu'il constitue une vraie réponse aux questions relatives à la prise en charge et à la valorisation du patrimoine culturel populaire et traditionnel et surtout de notre identité, a souligné M.Hocine Zaïdi. «Cette manifestation soutenue par les autorités locales et les élus est un levier du développement culturel et artistique de la région, de même qu'elle constitue un rendez-vous incontournable pour la connaissance d'une expression artistique qui a été jalousement préservée des aléas de l'histoire par les populations des différentes régions du nord et du sud du pays dont les troupes y prennent part, à l'instar de celles d'Alger, de Sidi Bel-Abbès, de Saïda, de Mascara», a-t-il noté. A cet effet, le commissariat du festival s'est engagé à fournir un programme riche et varié en faisant appel à des artistes de renom, promettant une ambiance unique et des spectacles de qualité au stade En-Nasr de Béchar, selon la même source.