Commémoration La Bosnie marque ce lundi, sous haute surveillance policière, le 10e anniversaire du massacre de près de 8 000 musulmans par les forces serbes à Srebrenica. Plus de 230 bus venus des principales régions peuplées de musulmans ont été mis à la disposition des participants, ont indiqué les organisateurs. Les cérémonies devaient débuter vers 12h 00 (10h 00 GMT) et durer plus de trois heures. Quelque 50 000 personnes étaient attendues à cette cérémonie dans laquelle 610 corps de victimes identifiées, âgées de 14 à 75 ans, devaient être inhumés à Potocari, le cimetière commémoratif situé à l'entrée de Srebrenica. Depuis 2003, date de la mise en place de ce cimetière, plus de 1 300 victimes identifiées y ont été enterrées. Pour rappel, près de 8 000 musulmans avaient été sommairement exécutés par les forces serbes à Srebrenica, en Bosnie orientale le 11 juillet 1995 et les jours qui suivirent. Ce massacre, perpétré sous le regard de la communauté internationale, est l'un des pires crimes contre l'humanité. A cette occasion, le président de Serbie, Boris Tadic, a exprimé sa volonté de tourner cette page douloureuse de l'histoire commune entre les deux pays, en participant à la cette commémoration. Il a déclaré à ce propos : «Je vais à Srebrenica pour rendre hommage aux victimes innocentes et pour montrer ainsi, en tant que président de la Serbie, l'attitude de la Serbie par rapport aux crimes commis contre des musulmans.» Et d'ajouter : «Nous devons établir une différence entre les citoyens et les criminels. L'avenir de la Serbie en dépend.» Outre la délégation serbe, des délégations du Monténégro et de l'union Serbie-Monténégro devaient également assister aux cérémonies qui, pour la première fois, seront retransmises en direct par deux télévisions serbes. Par ailleurs 163 journalistes, universitaires et militants connus des droits de l'Homme, ainsi qu'une poignée de députés, ont lancé un appel pour dénoncer la position officielle grecque. «L'Etat grec a l'obligation de demander des comptes aux volontaires grecs ayant participé au grand crime», affirme cet appel. Ces «volontaires», estimés à plusieurs dizaines, se sont battus aux côtés des Serbes de Bosnie et ont «levé le drapeau grec sur Srebrenica au moment du grand massacre». Plusieurs médias grecs s'étaient, à l'époque, félicités de ce fait d'armes, tandis que la presse fournissait adresses et téléphones des bureaux de liaison des «volontaires».