La gazelle et l?antilope sont de charmantes bêtes que les poètes ont beaucoup chantées. Autrefois abondantes dans nos contrées, elles ont été presque décimées par la chasse ; aujourd?hui, elles font partie des espèces protégées. La gazelle et l?antilope symbolisent la grâce et la beauté, l?agilité et l?élégance. Il ne faut donc pas s?étonner que les mots qui les désignent ? en fait qui désignent les variétés ? soient utilisés comme prénoms, généralement de filles, mais parfois aussi, comme c?est le cas chez les Touareg, de garçons. Signalons d?emblée que le mot ghzala, qui désigne la gazelle en arabe, n?est pas utilisé comme nom, on ne le retrouve que dans certains contes, notamment celui du jeune garçon changé en gazelle et qui prend alors le nom de Ghazal. Ce mot a-t-il existé comme prénom ? On l?ignore, mais on sait qu?il existe de nos jours comme patronyme : or, comme beaucoup de patronymes algériens sont issus de prénoms, on peut supposer qu?il l?a été également. Parmi les mots arabes désignant des variétés de gazelle ou d?antilope, l?onomastique algérienne n?en a retenu que deux : Rim (variante Rima) et Mahat, de mahat (antilope addax). Il s?agit, pour tous les deux, de prénoms féminins. Les noms d?origine berbère sont plus nombreux. On les relève uniquement chez les Touareg, chez qui, justement, la gazelle est un animal familier. Certains sont des noms exclusivement féminins, comme Tenert, de tenert (antilope mohor) et Tahenkoî, (gazelle), racine «znkdh», attesté en chleuh sous la forme azenkedh. Un troisième nom a un masculin, Ehem, de ehem (antilope mâle d?une espèce particulière) ? attesté dans les dialectes du Nord : izem, ailleurs «lion» ? et un féminin, Tehemt.