Les gazelles du Tassili se font de plus en plus rares, menacées notamment par le braconnage, selon les services de la Conservation des forêts à Illizi. L'extrême Sud-Est du pays recèle plusieurs espèces de gazelles. C'est le cas de l'antilope "Addax" qui a de l'avis de spécialistes "entièrement disparu de l'erg Admer, au sud de la région de Djanet, suite à une chasse effrénée dans la première moitié du siècle écoulé par les méharistes". Les gazelles continuent cependant de faire l'objet de chasse tant pour leur chair que pour servir d'animal de compagnie, "finissant enfermée dans une cage et qui ne tardent pas à dépérir faute d'espaces et de nourritures adaptés. La faune algérienne est variée, a affirmé le conservateur des forêts de la wilaya d'Illizi. Elle compte, dit-il, des centaines d'espèces protégées par un décret daté du 20 août 1983 et par arrêté du 17 janvier 1995. Parmi ces espèces, l'Addax, antilope du désert, a connu une régression dramatique achevée durant les années 1980, suivie d'une extinction qui dure jusqu'à ce jour et qui "persistera si aucune action n'est entreprise en sa faveur", a-t-il averti. L'oryx, antilope aussi du désert, est en voie d'extinction. Des empruntes lui appartenant ont été signalées aux alentours de la région du Tassili N'Ajjers. Il évolue dans les régions sahariennes et semi désertiques, dans les paysages découverts et lits sablonneux. Le mouflon à manchettes, ou mouton sauvage, évolue dans les reliefs montagneux et les plateaux désertiques. Excellent grimpeur, il fréquente le nord du parc national du Tassili. Lui aussi est menacé de disparition par excès de chasse, a-t-on fait savoir. Ces espèces, affirme la même source, ont été depuis longtemps, la cible de l'homme. La plupart d'entre elles figurent dans des gravures et peintures rupestres reproduisant des scènes de chasse. "La préservation de notre faune sauvage et de notre avifaune riche et variée, comme le guépard du Tassili, le mouflon à manchette, les différentes races de gazelles du Sahara et autres espèces protégées, est nécessaire et indispensable", affirme-t-on à la conservation des forêts d'Illizi. La défense des animaux menacés d'extinction constitue "une priorité nationale, une nécessité scientifique, écologique et même morale", et la préservation des équilibres naturels doit être conçue à l'échelle nationale et aussi planétaire. "Si la biodiversité disparaissait, il n'y aura plus de futur parce que nos vies sont liées", a-t-on expliqué. Selon la Conservation des forêts, il existe trois types de braconnage : "à l'arme à feu, aux projecteurs et aux pièges traditionnels". Seule la chasse traditionnelle est toujours tolérée. Cette chasse sélective (les jeunes bêtes et les femelles sont épargnées) participe à la préservation du patrimoine faunistique, explique-t-on, en appelant à "une implication à tous les niveaux, dans l'application de la loi et dans la sensibilisation". De son côté, le wali d'illizi a indiqué que plusieurs mesures sont mises en place, à travers notamment la création de nouveaux postes d'observation et de surveillance dans le grand parc national du Tassili, le renforcement de l'encadrement en agents de surveillance et la création en 2010 de la nouvelle brigade des services des forêts de lutte contre le braconnage, qui doit coordonner ses actions avec l'ensemble des partenaires (administration, forêts, environnement, OPNT, Douanes et Gendarmerie). Outre les textes régissant la préservation du patrimoine faunistique et floristique (espèces animales protégées: gazelle dorcas, Larynx, mouflon à manchette et autres), M. Boualem Tifour a fait état de la mise en œuvre de nouvelles mesures "draconiennes" à l'encontre des braconniers de tous genres. Des campagnes de sensibilisation et d'information, organisées par les services de l'OPNT, la conservation des forêts, l'environnement, la radio locale et les associations locales sont menées en permanence pour la protection du patrimoine faunistique. En plus de la révision des textes relatifs aux mesures de protection de la faune et de la flore contre le braconnage, de nouvelles mesures de sanction seront prises à l'encontre des pilleurs de ce patrimoine faunistique, floristique et archéologique, a ajouté le chef de l'exécutif de la wilaya. Malheureusement les gazelles sont loin d'être les seuls animaux à être chassés. Le mouflon, chacal, renard, lièvre, fennec, damons du rocher, faucon et de nombreuses espèces de reptiles, sont également chassés pour leur chair ou pour leur peau, selon la conservation des forêts d'Illizi. Pour rappel, le Parc National du Tassili a été crée en 1972, l'intérêt des ressources du parc, notamment ses célèbres peintures et gravures rupestres et préhistoriques, lui a valu d'être inscrit parmi les biens du patrimoine mondial auprès de l'Uneco et d'être classé comme première réserve saharienne de la Biosphère en 1986 auprès du M.A.B. S'étendant sur une superficie de 80 000 Km⊃2;, le Parc National du Tassili N'Ajjers est situé dans la partie orientale du Sahara centrale. Il s'agit d'un très vaste plateau basculé vers le Nord Est, bien individualisé sur sa limite Ouest par une longue falaise abrupt qui atteint par endroit 600 ou 700m, faisant du Tassili une sorte de forteresse naturelle, pénétrable au niveau de quelques échancrures : "Les Akbas". L'intérieur de la forteresse est parcouru par un incroyable réseau de canyons. La flore du Tassili fait partie de la région botanique dite "Saharo-Arabique" qui s'étend du Sahara occidentale jusqu'à la péninsule arabique. D'une manière générale, la flore du Tassili comprend des espèces propres au désert africain auxquelles s'additionnent des espèces des éléments méditerranéens et tropicaux. Le Tassili présente un taux d'endémisme élevé proche de 50%, qui est représenté essentiellement par: Le Cyprès du Tassili (230 arbres éparpillés ça et là): et l'Olivier de laperrine. Parmi les espèces menacées par l'exploitation abusive de leur bois, on cite l'Acacia sp et le Tamarix sp. On y rencontre également des plantes médicinales ainsi que des plantes hygrophiles représentées par Phragmites communis. Le Tassili est caractérisé par une faune à la fois originale et mal connue. Elle est représentée dans un premier ordre par de grands mammifères : mouflon à manchette endémique des massifs montagneux sahariens en particulier dans les régions les plus escarpées, les gazelles dorcas qui bien que menacées cypres-tassili.jpg sont nombreuses au niveau des grands oueds du Tassili, le Guépard qui est en voie de disparition. On note également la présence du Goundi du Sahara, l'Addax, le fennec, le chat des sables, le fouette-queue, le renard. Au niveau des lacs, la faune est représentée par des barbeaux et des poissons chat. L'avifaune est représentée par l'aigle royal, la buse féroce, la Chouette. Le Parc National du Tassili recèle des richesses extrêmement variées: paysages, fossiles, flore, faune. Cette diversité est liée aux contrastes entre les zones arides et les zones humides. Il est le plus grand musée préhistorique du monde avec plus de 15000 oeuvres rupestres répertoriées (peintures et gravures).