Bouhanifia, une ville de 20 000 habitants, située sur les bords de l'Oued El Hammam, 18 km du chef-lieu de la wilaya de Mascara, porte le nom du marabout Sidi Ben Hanifia. Elle a été la capitale des eaux minérales chaudes en Afrique du Nord et « sa réputation dépasse les frontières du pays », s'accordent à dire la plupart des citoyens de la Cité de l'Emir Abdelkader. C'est pour ses eaux thermales très efficaces dans le traitement de plusieurs maladies et qui sont recommandées pour les cures de détente et de remise en forme que cette ville est célébre. « Les eaux de la source thermale sont indiquées dans le traitement des maladies des articulations, de l'appareil génital, de l'appareil digestif et les problèmes de santé liés à l'obésité, aux maladies de la peau et aux maladies neurologiques », nous a précisé un médecin de la localité qui n'a pas hésité à nous inviter à prendre un bain afin de sentir les bienfaits des eaux thermales de Bouhanifia. Selon une source de la direction du tourisme de la wilaya, les Romains sont les premiers à avoir utilisé et qui ont profité des bienfaits des eaux thermales de Bouhanifia en érigeant leur ville Aqua Sirence, qui est actuellement en ruine. En effet, cette ville de tourisme thermal, qui dispose de plusieurs infrastructures hôtelières de moyenne catégorie estimée à 43 hôtels dont la plupart appartenant au secteur privé et un complexe thermal relevant du secteur public, plus précisément de l'Entreprise de gestion touristique de Tlemcen (EGTT), accueille quotidiennement de nombreux citoyens venus de différentes coins de la wilaya et du pays qui s'y rendent pour prendre un bain ou des cures de détente dans ses bains modernes et traditionnels. Le nombre élevé des touristes curistes venus des autres wilayas du pays est révélé par les nombreux véhicules garés devant l'hôtel Beni Chougrane ou au parking communal et circulants dans les rues de la ville, avec différentes immatriculations. « Venez voir, se sont les voitures des touristes venus d'un peu partout du territoire national », nous révèle le gardien du parking communal de Bouhanifia. Les infrastructures hôtelières et la richesse des eaux thermales en gaz carbonique d'une température de 20° à 70° répondent-elles uniquement aux besoins des touristes curistes ? La réponse est malheureusement négative ! En effet, la ville de Bouhanifia, considérée comme l'une des grandes villes thermales du pays ou bien de l'Afrique du Nord, souffre d'un manque flagrant d'autres infrastructures qui offrent ses services aux visiteurs tels les banques, les lieux de distraction et surtout les prix des bains. Aucun service bancaire n'est disponible dans la capitale des eaux thermales de Mascara. « C'est grave ! Une ville aussi importante que Bouhanifia ne dispose pas d'une banque, il faut que vous vous déplaciez à Mascara pour retirer de l'argent », nous a déclaré un citoyen. A ce sujet, certains citoyens de la localité n'ont pas hésité de s'attaquer aux élus de l'APC de Bouhanifia : « C'est le rôle des élus qui doivent saisir les autorités de wilaya et les responsables des banques pour prendre les mesures nécessaires pour assurer l'ouverture d'une agence bancaire au niveau de notre localité ». Pour d'autres, le manque de lieux de distraction pour les curistes et même pour les habitants de Bouhanifia est devenu un véritable souci. Les visiteurs venus d'autres wilayas pour des cures de détentes et de remise en forme sont obligés de ne pas s'éloigner de leur lieu de séjour. « Après les séances de cure, nous sommes obligés de retourner dans nos chambres ou faire une petite tournée à pied, il y a un manque constaté de lieux de loisirs », indique une femme venue de la ville de Mascara. « Je m'excuse, il n'y a pas de connexion », nous répond le propriétaire de l'unique cybercafé à Bouhanifia qui s'est transformé en une salle de jeux pour les jeunes et ce devant le refus des internautes de payer cher pour une mauvaise connexion en l'absence de l'ADSL. « Le bain est coûteux dans notre cité prénommée pourtant la ville des bains », nous a précisé un citoyen, avant d'ajouter : « Nous ne connaissons pas les raisons qui ont poussé la direction de la station thermale à augmenter les prix puisque l'eau est déjà chaude à la source ». En effet, un bain de première classe coûte 150 DA tandis que pour la troisième classe au niveau d'un bain traditionnel le coût est de 90 DA. Ces augmentations, pour les responsables des bains, sont insignifiantes par rapport à ce qu'ils dépensent régulièrement dans les différentes opérations de réfection pour améliorer les prestations de services. Malgré la cherté des bains, l'absence d'importantes infrastructures, plus précisément les banques et les lieux de distraction, Bouhanifia reste la ville qui accueille des milliers de touristes curistes venus des quatre coins du pays pour profiter des eaux thermales indiquées dans le traitement de différentes maladies.