Résumé de la 3e partie Alors qu?elle essaye de garder des distances entre elle et son directeur, celui-ci lui demande de l?accompagner à un symposium? Singulièrement, l?idée qu?il ait pensé à elle, au lieu de l?indisposer, lui fait plaisir. Peut-être que c?est parce qu?il lui a dit qu?il la trouve performante sur le plan travail? Et puis, elle se sent aussi flattée d?être l?objet de la sollicitude de cet homme : plus d?une secrétaire, plus d?une employée dans l?entreprise où elle travaille, se battraient pour en bénéficier. A commencer par sa collègue de bureau, une femme mariée. C?est elle qui devait partir à Paris, mais comme son fils était malade, elle a pris sa place ; depuis, la jeune femme a dû comprendre qu?elle s?est rapprochée de son directeur ? elle lui a fait remarquer qu?il l?appelle par son prénom ! ? ce qui a engendré sa jalousie? De la jalousie ? Y a-t-il vraiment de quoi être jalouse ? En fait, ni Bahia ni les autres ne savent qu?à Paris, son patron l?a prise pour confidente. Personne ne sait, non plus, ce qui s?est passé, la veille du retour, dans les couloirs de l?hôtel? Il n?aurait dépendu que d?elle pour qu?elle prenne encore plus d?ascendant sur son directeur? Mais elle n?est pas une femme facile et elle ne veut pas que les gens le croient. A bien y réfléchir, elle se dit que si elle accompagne encore le directeur, les employés ne manqueront pas de jaser. Dans cette entreprise comme dans toutes les autres, la mission avec le directeur est toujours vue comme une récompense : ce sont, en principe, les plus anciens ou les plus méritants qui y ont droit? Comme elle n?est pas ancienne, il faut donc penser qu?elle est méritante? Mais les autres le croiront-ils ? Ne va-t-on pas dire que le directeur l?a prise sous sa protection ou même qu?elle est sa maîtresse ? Et si ces rumeurs parvenaient à l?épouse de Sofiane ? Cette femme que Bahia et même Sofiane, à Paris, lui ont décrite comme une vraie harpie, une furie, qui fait, chez elle comme dans l?entreprise, la pluie et le beau temps ! N?est-elle pas à l?origine du renvoi, par le passé, d?une secrétaire qu?elle trouvait trop aguichante ? Elle-même a eu affaire à elle, le jour où, lui répondant au téléphone, elle s?est indignée que son mari ne lui ait pas dit qu?il avait recruté une nouvelle secrétaire? Si elle n?est pas revenue à la charge, c?est sans doute parce que Sofiane a dû la décrire comme vieille et laide ! Vieille et laide, elle ? Laide peut-être, mais pas vieille? Et peut-être même pas trop laide puisqu?elle arrive à retenir l?attention d?un homme aussi prestigieux que Sofiane? Au début, elle a cru qu?il cherchait juste à passer du temps avec elle, mais à Paris, déjà, il a cherché à la prendre pour confidente, il lui a fait part de ses préoccupations et de ses problèmes avec sa femme? N?est-ce pas là une preuve de confiance et d?amitié ? Amitié? Elle se rappelle que sa mère, la vieille Doudja, lui a toujours dit qu?il ne saurait y avoir d?amitié entre un homme et une femme : «Une femme peut être l?amie d?une autre femme et l?homme, l?ami d?un autre homme, mais pas un homme et une femme? La seule relation qui peut les unir est le mariage !» La jeune femme hausse les épaules : sa mère n?est qu?une vieille personne aux idées surannées? Les temps ont évolué, les m?urs aussi. Alors pourquoi, dans une société comme la nôtre, un homme ne serait-il pas l'ami d?une femme ? (à suivre...)