Résumé de la 1re partie Un silence pesant entoure la villa des Sergio. Tout est calme. Pourtant, à l?intérieur, cinq cadavres ont été découverts. C'est un tueur alors, un professionnel. Chaque balle, dans chaque nuque, a été tirée avec précision, à bout portant. Mais comment un tueur peut-il exécuter cinq personnes sans que les autres s'en aperçoivent ? Or, les victimes ne se sont aperçues de rien, car elles n'ont pas bougé. Le médecin légiste affirme que les corps n'ont pas été déplacés. lIs sont morts dans leurs fauteuils respectifs, devant la télévision. Alors, il y avait cinq tueurs ? Un pour chaque victime ? Non plus. Mais sûrement deux, munis de la même arme, avec deux types de balles différentes : deux calibres automatiques probablement dotés de silencieux. C'est la seule explication. Un ou deux tueurs armés de silencieux, d'un calme exceptionnel et d'une habileté hors du commun. Mais des tueurs qui connaissaient forcément leurs victimes et la maison, puisque les chiens n'ont rien dit, et que de toute évidence on leur a ouvert la porte sans méfiance. Restent les deux fauteuils vides, rangés, eux aussi, devant la télévision. Le gardien a une explication simple : la famille était au complet. Les beaux-parents, les parents et le fils : cinq personnes, c'est normal, dit-il. «D'accord, dit l?inspecteur, mais pourquoi y a-t-il sept fauteuils ? ? Il y a toujours eu sept fauteuils ! ? D'accord, mais pourquoi sont-ils tous en rond devant la télévision ? Les vides comme les autres ?» Le gardien ne sait pas. La femme de ménage et la cuisinière qui habitent les faubourgs de Milan ne savent pas. Elles ont découvert le crime et alerté la police immédiatement, elles n'ont touché à rien, elles sont arrivées ensemble, comme d'habitude. «Y a-t-il encore de la famille ? demande le policier aux domestiques. ? Oui, une fille, Dorotta. L'aînée. Elle a dix-sept ans, et ne vit plus chez ses parents depuis presque un an. ? Pourquoi ?» Pourquoi ? Aucun domestique ne le sait. Où elle vit non plus. Si elle travaille, pas davantage. Ce qui est sûr, c'est que Dorotta n'est venue voir ses parents que deux ou trois fois en un an. C'est donc que les relations n'étaient pas des meilleures. Pensivement, l'inspecteur regarde les deux fauteuils vides. lIs le tracassent. Il s'assoit dans le fauteuil, près du petit Matteo, treize ans, le frère de Dorotta. En appuyant sa tête sur le velours rouge, il lui semble qu'un léger parfum lui chatouille les narines. C'est très fugitif, difficilement décelable. Comme si la tête qui s'est peut-être appuyée là, avant lui, était celle d'une femme discrètement parfumée. En revanche, sur le septième fauteuil, aucun parfum. Une fois, deux fois, trois fois, l'inspecteur se lève, va respirer l'air du dehors, puis revient s'asseoir dans le sixième fauteuil et renifle. Indiscutablement, le parfum est là, à peine imprégné dans le velours rouge, mystérieux. Odeur de poudre ? De maquillage ? De laque pour les cheveux ? D'eau de toilette ? Parfum de femme en tout cas, délicat et subtil. (à suivre...)