Des milliers de logements Cnep ? 35 000 selon le ministère de l'Habitat, 12 000 selon la Caisse ? ne trouvent pas preneur. Comme solution à ce problème, on veut les verser dans les formules Aadl et LSP. A la Cnep, on s?y refuse, car cela engendrera des pertes sèches à la Caisse. Comment peut-on enregistrer pareilles méventes alors que ce ne sont pas les demandeurs de logements qui manquent à travers le territoire national ? Pour répondre à cette question, au niveau de la Cnep, on avancera le choix hasardeux des gouvernements successifs durant les années 1990. «Il était impératif de construire dans toutes les communes du pays par souci de parité, cela sans qu?une étude digne de ce nom soit menée pour s?assurer de la nécessité de construire dans des endroits que personne ne voudra habiter plus tard», précise une source au niveau de la direction générale de la Cnep. Des logements ont été construits dans des zones déshéritées. Aux prix exorbitants dépassant de loin les moyens des habitants de ces zones s?ajoute la distance qui décourage d?éventuels preneurs issus des autres villes. Résultat : 30 000 logements invendus, selon les pouvoirs publics. Toutefois, le P-DG de la Cnep, M. Bessa, au cours d?une conférence de presse animée au forum d?El Khabar mercredi dernier, a assuré que ce chiffre était trop excessif. «Il s?agit de 12 000 logements invendus», dira-t-il, ajoutant que «les 23 000 autres logements ont déjà trouvé preneurs et ce, grâce aux différentes formules adoptées par la Cnep pour les rendre plus attrayants et accessibles». Il n?empêche que le ministre de l?Habitat M. Hamimid, insiste sur le chiffre de 35 000 logements invendus jusqu'à aujourd?hui. Dans une conférence de presse, au courant de ce mois, le ministre fera part de son intention de verser ces logements dans les formules Aadl et LSP pour pouvoir les vendre plus facilement. Une option impossible à réaliser pour notre source à la Cnep, vu que le prix de l?unité est de trois millions de dinars, alors que la formule LSP ne finance que l?achat de logement ne dépassant pas les deux millions de dinars. Idem pour l?Aadl, une formule où le coût ne dépasse pas les 1,7 million de dinars pour un F4. De plus, la «formule LSP impose que ce soient les communes qui achètent ces logements par le biais d?une convention et non le ministère», affirme notre source qui ajoute qu?officiellement rien ne leur a été notifié de la part du ministère de l?Habitat. Faux, insiste t-on au niveau de ce département. Une autre source, qui a requis l?anonymat ? décidément le sujet est très épineux ?, a révélé que le ministère de l?Habitat a proposé le prix de 1,3 million de dinars pour chaque unité. Une proposition rejetée par les responsables de la Cnep selon cette même source qui dit comprendre que la Caisse d?épargne ne peut pas vendre à perte. «Néanmoins, la forte demande sur le logement nous impose d?écouler ces unités qui peuvent représenter une bouffée d?oxygène pour le secteur de l?habitat».