Près de 4400 nouveaux logements sont à réceptionner cette année dans la wilaya de Béjaïa dont 48 relèvent du programme de 1998. Selon le rapport de la direction du logement et des équipements publics (DLEP), le programme présidentiel prévoit la réception, à l'horizon 2009, de quelque 24 300 autres unités au titre du projet national de un million de logements. Bien que le quota qui a échu à la wilaya soit minime, vu la demande est située autour de 50 000 demandes qui sera plus importante d'ici à 2009, il reste que la cadence de réalisation qui n'est pas suffisamment accélérée est à conjuguer avec le problème de la bureaucratie. Beaucoup de contraintes sur le terrain pour l'administration et autant d'insatisfactions pour les demandeurs impatients et des souscripteurs se plaignant des longs retards dans les procédures administratives. La dernière session de l'APW a servi de tribune pour les élus qui ont affûté leurs « armes » pour s'engager dans une sorte de feu à volonté contre les différents responsables du secteur de l'habitat. A l'administration de l'OPGI, il a été tout simplement reproché d'avoir dévoyé le caractère social du logement participatif en exerçant des pressions sur les acquéreurs, dont ceux des LSP de Tala Ouariane, en les mettant en demeure de s'acquitter d'une troisième tranche en noyant les espoirs déjà fragilisés par un système bancaire qui ne joue pas convenablement le jeu. « L'office a une obligation de résultats et le reste lui importe peu », estiment-on. Son DG le confirme presque. « L'OPGI est une Epic et n'a rien à payer » dans le financement du logement, précise-t-il, en n'omettant pas, toutefois, de se féliciter que l'office soit arrivé à une aisance financière, après qu'il eut hérité, à son arrivée à Béjaïa, de « caisses vides ». 530 LSP sont vendus sur plan, dont 360 à Tala Ouariane (Béjaïa). Devant les longs retards qu'accuse la CNEP pour l'étude des dossiers et le dégagement des crédits immobiliers - une procédure qui prend de longs mois ici à Béjaïa -, le financement est assuré obligatoirement par des acquéreurs désabusés qui se plaignent aussi du rallongement de ces retards dans la procédure notariale. La raison en est que tous les clients LSP Béjaïa de l'OPGI sont orientés vers un seul notaire. Une décision d'exclusivité « abusive » aux yeux des acquéreurs. Parcours du combattant Dans la wilaya, 300 LSP (OPGI) sont finis et non attribués. Presque dans la même proportion que le logement social (407 unités notifiées aux commissions de daïra ne sont pas encore attribuées). La formule demeure la principale source d'espoir pour une grande partie des demandeurs de logement. Dans ce chapitre, l'on prévoit de réceptionner un peu plus de 500 logements sociaux cette année. Le programme quinquennal (2005-2009), lui, prévoit, en sus des 4500 LSP, 2000 unités sociales à réaliser. Depuis quelques années, les communes ont accumulé des centaines, voire des milliers de demandes que la présente offre ne peut satisfaire. Cette tendance vers le social est vérifiée dans l'absence de souscripteurs au LSP, formule dissuasive au vu des difficultés réelles, au niveau de certaines communes (Kherrata, Amizour, Adekkar...) exclues de ces programmes. Plus de 13 000 personnes ont tenté la solution AADL. 82 ont pu être satisfaites du fait que seul le projet de la Pépinière a été réceptionné. Les quatre autres (418 unités) ne le seront pas encore notamment celui, le plus important, entamé sur le site Brandy (face au parc d'attractions), qui a fini par être délocalisé, partiellement, vers Sidi Ali Lebhar (travaux avancés de 3%). Dans son rapport, l'AADL n'avance pas de date de livraison tout comme d'ailleurs l'OPGI. Concernant l'EPLF, les élus n'ont pas été tendres. Le recours aux enchères pour la vente des logements EPLF est décrié au point où un élu est amené à demander à ce que l'on cesse de vendre à cette entreprise des terrains pour ses projets promotionnels. 568 logements ont été livrés dont 222 unités aidées, l'année dernière par l'EPLF. Son plan de charge mentionne 2614 logements dont 681 logements LSP à livrer. La vente par soumission « est la meilleure solution » aux yeux de M. Benidir, PDG de l'EPLF Béjaïa qui a tenu à rappeler la transformation de la nature juridique de l'entreprise en EPE/SPA. Le terrain qui a accueilli le projet de 103 logements achevé à la cité Nacéria, à Béjaïa-ville, est acquis aux Domaines à concurrence de 31000 DA/m2. Un élément cité avec le prix de 16 000 DA le mètre cube de béton pour expliquer le recours à l'enchère « avec autorisation du wali et l'installation d'un comité d'ouverture des plis », dit-il. 44 logements ont été vendus à Nacéria par cette formule. Les projets de l'entreprise sont, pour rappel, financés par la CNEP dont des épargnants, dépités, ont dû retirer leur demande d'achat introduites avant la nouvelle orientation. Pour M. Benidir, l'EPLF ne fait qu' « acheter l'argent aux banques ». Questionné sur l'intégration de ces logements vendus aux enchères dans le programme présidentiel de un million de logements, notre interlocute.ur nous répond qu'ils le sont.