La citadelle d?Alger est l?un des plus beaux, pour ne pas dire le plus grand monument d?Algérie. Il est considéré comme le deuxième Topkapi d?Istanbul. C?est le deuxième palais royal réalisé par les ottomans en dehors de ce dernier. C?est un véritable joyau architectural. Et d?un point de vue historique et culturel, il est d?une importance inestimable. Commencée en 1516 sur ordre de Aroudj Barberousse, et terminée en 1580, et agrandie, par la suite, sous le règne de Mustapha Pacha, la Citadelle d?Alger fut un fort militaire défendant et appuyant les forteresses et les batteries d?El-Djazaïr jusqu?en 1817, l?année où l?avant-dernier dey d?Alger, Ali Khodja, qui, pour des raisons de sécurité et aussi de commodités, emménagea à la Citadelle, lorsqu?il prit le pouvoir. Avant, le site, dont les remparts dépassent les 10 m, comprenait une grande poudrière, une mosquée, celle des janissaires, quelques casemates et les appartements des officiers. Mais en 1817, la Citadelle d?Alger connut d?autres installations. Le dey Ali Khodja entama la construction du palais. Malheureusement, il mourut une année plus tard, et son kheznadji (son ministre des Finances) qui lui succéda, termina l?aménagement du site en un véritable palais royal, et ce, en fonction de son nouveau rôle. La Citadelle d?Alger, autrefois fort militaire, devenait le siège de l?administration, de la justice, des finances, de l?armée. Elle fut le centre du pouvoir politique de la régence d?Alger. Elle comprenait outre le palais du dey et ses dépendances, tels le pavillon des femmes, le harem, le diwan, les cuisines, le hammam et la mosquée réservée au dey et à son protocole ; un palais et ses dépendances étaient réservés aux beys de Constantine, d?Oran et de Médéa qui venaient tous les trois ans pour les dnouches (tribut redevable aux beyliks par ces trois provinces. Hussein Dey, dernier dey d?Alger, y régna jusqu?à 1830. Avec l?arrivée des Français, la Citadelle d?Alger connaît un destin tragique : elle fut pillée de toutes ses richesses et de tous ses trésors. D?abord transformée en caserne, elle fut aménagée en musée de l?armée jusqu?à 1962. Les Français, à leur départ, prirent tout ce qu?il y avait. Au lendemain de l?indépendance de l?Algérie, la citadelle a été squattée par 200 familles. Quelque 2 000 personnes ont habité le site qui a connu beaucoup de transformations, et subi d?énormes détériorations. En 1974, sur ordre du ministère de l?Information et de la culture et du ministère de la défense nationale, les familles ont été évacuées, mais par manque de moyens, les travaux n?ont commencé vraiment qu?en 1979, année où il a été décidé de faire de ces lieux historiques un important complexe culturel. Il se trouve que ce projet n?a pas encore vu le jour?