Opération Il y a quelques jours, la police judiciaire de Bou Ismaïl a mis fin aux activités d?une bande de malfaiteurs spécialisée dans le trafic, le vol et la sorcellerie. Ces trafiquants originaires de Fouka, dont trois sont en détention préventive alors que les autres sont toujours en fuite, ont utilisé un sorcier qu?ils ont amené d?une wilaya du Sud pour abuser de la crédulité des citoyens et subtiliser leur argent après les avoir drogués. Les victimes sont choisies par les malfaiteurs qui leur vantent les pouvoirs du «chouef» et les convainquent de lui rendre visite. Une fois la victime mise en confiance, un des escrocs l'accompagne chez le sorcier qui change de domicile à chaque fois. Parfois, il reçoit les «clients» chez ses complices ou dans une villa louée spécialement par eux dans le quartier des 40 Logements à Bou Ismaïl. Le sorcier, âgé de 50 ans, passait alors à l?acte. Il les droguait avec des produits très puissants préparés à partir de plantes médicinales, il s?emparait ensuite de leurs biens (argent, portable, bijoux, et même leurs vêtements). Ses victimes sont toujours sous le choc et l?une d?elles, ayant perdu deux milliards et demi de centimes, a fait une dépression nerveuse. Des victimes du sorcier racontent qu?un homme a sombré dans un coma profond durant plus de? 9 mois après avoir perdu 1,80 milliard de centimes qu?il a remis aux escrocs. Tout a commencé par une rencontre, par hasard, sur le front de mer de Bou Ismaïl, alors que la victime était dans sa Mercedes. Les malfaiteurs se sont approchés de lui, prétextant qu?ils voulaient lui acheter son véhicule. Remarquant qu?il était dépressif et qu?il avait des problèmes psychologiques, ils lui ont proposé de rendre visite à ce chouef qui pouvait certainement l?aider. Le profane a dû acheter des plantes «miraculeuses» exigées par le sorcier, pour une valeur de 250 millions de centimes. La victime a reconnu qu?il était sous l?effet des drogues et des médicaments prescrits par le sorcier et ne s?en est rendu compte que plusieurs mois plus tard, quand celui-ci n?a plus donné signe de vie. Ce n?est qu?après avoir reçu des plaintes de la part de ses victimes que les services de la PJ de Bou Ismaïl ont ouvert une enquête qui s?est soldée, au bout de trois jours, par l?arrestation de trois suspects.