La France connaît une série d'affaires de discrimination, relayées par le milieu associatif, qui ont poussé la justice à réagir face à ceux qui rejettent les Noirs, les Maghrébins ou les handicapés, comme dans le secteur du logement. Ainsi, la gérante d'une agence immobilière basée à Toulouse, qui triait les candidats étrangers à la demande de 250 propriétaires, a été condamnée cette semaine à huit mois de prison avec sursis et 10 000 euros de dommages et intérêts. D'autres condamnations pour discrimination au logement avaient déjà été prononcées à Toulouse, dont une confirmée en appel puis en cassation. «Vous êtes noire ? Alors ce ne sera pas possible» : ce commentaire a valu trois mois de prison avec sursis, fin juin, à une retraitée propriétaire à Metz. Les responsables politiques, de leur côté, ont fait du sujet une priorité, à commencer par le président Jacques Chirac, la multiplication de ces affaires écornant l'image de tolérance que la France a d'elle-même. Une Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité (Halde) recueille désormais les réclamations. Des policiers doivent être envoyés à l'entrée des discothèques dénoncées pour discrimination et le ministre délégué à la Promotion de l'égalité des chances, Azouz Begag, compte «sensibiliser» les patrons sur les embauches. De grandes entreprises ont déjà signé fin 2004 une «charte de la diversité». Une agence d'intérim a réalisé une campagne de communication recommandant de se fier «aux compétences», non aux «apparences». Mais les entreprises sont encore réticentes face aux opérations «CV anonymes» défendues par SOS Racisme.