Risque n 79 familles vivent dans des conditions désastreuses depuis le tremblement de terre de mai 2003 et leurs maisons représentent un véritable danger. C?est le cas au quartier La Redoute, d?où 19 familles ont été évacuées et relogées ailleurs. Mais une soixantaine d?autres sont toujours dans leur maison qui sont toutes fissurées, les toits et les murs lézardés. «Quand ils ont constaté que des centaines de maisons devraient être classées rouge ou orange 4, c'est-à-dire à démolir, les services du CTC ont pris conscience de la tâche qui les attendait. Ils ont alors tout de suite arrêté l?opération de marquage et ont classé le dossier des sinistrés pour ne pas se casser la tête. C?est irresponsable !», explique M. Ziane. Selon lui, les autres services concernés ne veulent pas passer à d?autres actions et font confiance aux élus «qui, malheureusement, ne peuvent rien faire», ajoute-t-il. Les habitations précaires, qui ont plus de 50 ou 60 ans, sont aussi un grand problème pour la commune d?El-Mouradia. En effet, 300 familles vivent dans des maisons vétustes qui ne disposent pas des moindres conditions d?hygiène : de minuscules pièces qui ne font pas plus de 3x2 m et qui regroupent parfois plus d?une dizaine de personnes, des cuisines qui ne disposent pas d?une conduite d?eau ni d?un réseau d?assainissement, des toilettes collectives à l?hygiène déplorable. «On vit dans ces conditions depuis plus de 30 ans. Les gens pensent qu?El-Mouradia est un quartier chic où se trouvent des villas luxueuses et où vivent des personnalités et des citoyens aisés. C?est vrai que ces choses existent ici, mais il y a deux sociétés : eux et nous? ! C?est une réalité amère, nous vivons dans une totale misère. C?est scandaleux ! On envisage, si les autorités concernées ne font rien, de passer à d'autres actions, investir la rue pour nous faire entendre», souligne un habitant du quartier. Dans un immeuble appelé paradoxalement le Château, une vingtaine de familles locataires vivent l?enfer au quotidien. Ici, les toits et les murs représentent un danger au quotidien. Les piliers, qui soutiennent la cage d?escalier, sont dégradés, ils laissent paraître des barres de fer rouillées. Les murs sont humides à cause des eaux qui s?infiltrent à la moindre précipitation. Un habitant de l?immeuble, qui s?est récemment marié, n?a pas trouvé mieux, pour faire face à l?exiguïté des lieux, que d?aménager le rocher qui se trouve au-dessus de sa maison en une pièce. «J?ai souffert le martyre pour dégager les deux mètres carrés qui forment cette chambre», explique-t-il.