Légende n Les familles y vont pour déguster, le temps d?un pique-nique, un traditionnel pain sucré appelé lamouna. La campagne tlemcénienne offre à ses visiteurs des promenades attrayantes, vivifiantes et rituelles, à l'exemple du site majestueux des cascades d'El-Ourit (gouffre) avec ses roches imposantes dominant un nid de verdure où coulaient, jadis, différentes sources qui s?abîment sur des dalles de pierre. Les gorges d'El-Ourit, constituent, selon les historiens, une réelle légende. Elles déversaient leurs eaux, en aval du barrage du Mefrouche, d'une hauteur d'environ 68 mètres, engendrant de merveilleuses chutes. Dans les années soixante-dix, en pareille saison, les jeunes se dirigeaient en grand nombre vers ce site pour se rafraîchir et se baigner, notamment dans El-Guelta E?zerga (le lac bleu), dont l'eau, de très basse température, donnait à la peau des baigneurs une couleur bleuâtre, d'où son nom. Les familles, pour leur part, étaient attirées par ce site pittoresque et allaient y déguster, le temps d'un pique-nique, lamouna, un traditionnel pain sucré. Elles venaient en grand nombre et rejoignaient le site par le train qui passe à proximité. Depuis, des cars ont pris le relais. Cet endroit féerique a perdu de sa beauté à la suite d?une période de sécheresse prolongée. Actuellement, il ne subsiste que la verdure surplombant le bassin d'arrivée des eaux. 1990 a été la dernière année où l?on pouvait admirer les chutes d'El-Ourit, grâce au trop-plein du barrage Mefrouche. Ce lieu, connu depuis le Moyen Age, a été loué par le poète tlemcénien Ibn Khamis dans son poème Ourit, Ourit qui devint, par la suite, un hymne interprété par les jeunes filles qui se rendaient en ce lieu pour prendre un bain rafraîchissant ou y laver le linge et même la laine. Selon les historiens, les travaux de captage du barrage Mefrouche ont réduit le volume de ces cascades généreuses et la sécheresse, qui a sévi sur la région durant plus d'une décennie, a fait le reste. El-Ourit a perdu de sa verve, l'eau, se tarissant graduellement, ne lègue que des souvenirs d'un site légendaire.