Echéance n L'Autorité palestinienne veut tout faire pour ne pas rater le rendez-vous crucial du 17 août. Mahmoud Abbas a rencontré, mardi soir, Mahmoud Zahar, dirigeant du mouvement Hamas, et des responsables du mouvement Ismaïl Haniya et Saïd Siam, au siège de l'Autorité palestinienne à Gaza. Il s'agit de la première réunion entre le leader palestinien et les plus hauts dirigeants du Hamas depuis que le responsable palestinien s'est réinstallé, le mois dernier, à Gaza afin d'y surveiller le retrait israélien des colonies, prévu à partir du 17 août. Le dirigeant palestinien a, par ailleurs, appelé, mardi, les Palestiniens à veiller à ce que le retrait israélien de la bande de Gaza «se déroule dans le calme», afin de montrer au monde qu'ils «méritent» un Etat. «Nous n'avons pas d'autre choix. Le retrait doit se dérouler dans le calme», a-t-il déclaré lors d'un discours devant les députés du Conseil législatif palestinien (CLP-Parlement), réunis en session spéciale à Gaza, quelques jours avant ce retrait. M. Abbas a également exhorté les groupes armés à cesser leurs tirs de roquettes sur Israël après la fin du retrait. Depuis le début de l'Intifada, des centaines de roquettes artisanales ont été tirées contre Israël à partir de la bande de Gaza, principalement par les islamistes du Hamas, tuant six Israéliens et plusieurs Palestiniens. Cependant, le Hamas a fait valoir, pour sa part, que ce sont les tirs de roquettes qui ont conduit Israël à décider de se retirer de la bande de Gaza. M. Abbas a, en outre, affirmé que les élections législatives, initialement prévues en juillet avant d'être reportées, se dérouleront finalement en janvier 2006. Le mufti de Jérusalem et des territoires palestiniens, Ekremah Sabri, a édicté, pour sa part, une fatwa interdisant tout acte susceptible d'entraver l'imminent retrait israélien de la bande de Gaza. Ce dignitaire religieux affirme que «du point de vue de la charia (loi islamique), il n'est pas permis d'entraver le retrait israélien de la bande de Gaza ou de toute autre zone occupée». «Nous devons, au contraire, travailler ensemble pour mettre fin à l'occupation israélienne dans tous les territoires occupés», a-t-il ajouté. Il interdit aussi le pillage d'éventuels biens qui seront laissés derrière par l'armée israélienne après le retrait. «Ces biens sont considérés comme un butin. Ils reviennent à l'Autorité palestinienne et tout le monde doit respecter cela.» Une nouvelle réunion visant à coordonner ce retrait a réuni mardi soir le ministre israélien de la Défense, Shaoul Mofaz, et le ministre palestinien des Affaires civiles, Mohammad Dahlane.