Position n Les membres des services de sécurité ont manifesté leur soutien à Abbas qui a affiché sa détermination à empêcher le déploiement d'une force armée du Hamas dans les rues de Gaza. Environ 3 000 membres des forces de sécurité palestiniennes ont manifesté, ce jeudi matin, à Gaza, pour soutenir le dirigeant Mahmoud Abbas au lendemain du déploiement d'une nouvelle force de sécurité placée sous l'autorité du gouvernement du Hamas. Le chef de l'Autorité palestinienne a ordonné, hier, mercredi, aux membres de tous les services de sécurité de se déployer le plus rapidement possible dans les villes palestiniennes pour y rétablir l'ordre et assurer la sécurité, a indiqué un responsable palestinien sous le couvert de l'anonymat. «Il n'y a légalement qu'une seule source d'autorité sur les services de sécurité et elle appartient au président palestinien», a-t-il précisé. Mahmoud Abbas a aussi demandé aux membres des services de sécurité de refuser des ordres qui ne procéderaient pas de son autorité. Ces directives ont commencé à être appliquées, hier soir, alors qu'une nouvelle force de sécurité controversée, contrôlée par le cabinet du Hamas, s'est déployée pour la première fois dans les rues de la bande de Gaza. En outre, des délégués du Hamas et du Fatah de Abbas se rencontraient à Gaza sous l'égide d'un médiateur égyptien pour tenter d'apaiser la crise. Le ministre de l'Intérieur, Saïd Siam, a, dans ce contexte, annoncé que la nouvelle force dominée par les militants du Hamas et forte de 3 000 hommes, était opérationnelle. «Aujourd'hui, nous annonçons que cette force de sécurité créée pour assurer la sécurité des Palestiniens est opérationnelle», a déclaré Siam, précisant qu'elle était partie intégrante de la police. «La force d'appui à la police n'est pas un nouvel organe. Elle fera partie de la police, mais sera sous mes ordres directs», a cependant souligné Siam. «La faiblesse actuelle des forces de sécurité est claire pour tout le monde. Il y a des vols, des meurtres et des enlèvements, c'est pourquoi il y a un besoin réel d'une telle force», a-t-il dit. Siam avait annoncé, rappelons-le, au mois d'avril dernier, la mise sur pied de cette force pour faire face, dit-il, au chaos dans les territoires palestiniens. Abbas avait immédiatement rejeté sa création, qualifiant cette décision d'anticonstitutionnelle. Devant ce climat de rivalité croissante entre le cabinet du Hamas et le chef de l'Autorité autour du contrôle des services de sécurité, le porte-parole du Fatah a qualifié la décision de Siam d'une «dangereuse escalade vers la division».